Hit the road

HIT THE ROAD

Réalisateur Panah Panahi (fils de Jaffard Panahi : Taxi Téhéran, Trois visages… )

Synopsis

Une famille dans une voiture : le père, jambe dans le plâtre, la mère régente de sa tribu le fils ainé mutique au volant. Et le petit frère curieux de tout. Sans oublier le chien malade. Une équipée chaotique, entre tendresse et chamailleries. Mais vers quelle destination ? 

 

 

Titre international : Hit the road qui pourrait se traduire par Prends la route

Titre iranien : la route de sable

 

Un film de : Panah Panahi (fils de Jaffard Panahi : Taxi Téhéran, Trois visages… )

Genre: Drame

Durée : 1h33

Sortie le : 27/04/2022

Film iranien

Bande annonce

De quoi parle le film ?

Titre international : Hit the road qui pourrait se traduire par Prends la route

Titre iranien : la route de sable

 Une famille dans une voiture : le père, jambe dans le plâtre, la mère régente de sa tribu le fils ainé mutique au volant. Et le petit frère curieux de tout. Sans oublier le chien malade. Une équipée chaotique, entre tendresse et chamailleries. Mais vers quelle destination ? 

Personnages

Une famille composée de 5 personnages :

    • Le père bourru
    • La mère inquiète
    • L’enfant chahuteur
    • Le grand frère Farid taciturne
    • Et le chien Jessy vieux et très malade

 

De quelles frontières pouvons-nous parler ?

Le film nous présente de multiples frontières :

    • Dedans/dehors
    • Passé/présent
    • Présence/absence
    • Comédie/tragédie
    • Monde de l’enfant/monde de l’adulte
    • Iran/Turquie

Le réalisateur a eu l’idée géniale du playback qui crée un décalage :

  • présence/absence
  • Passé/présent

Dés les premières images du film : playback sur le piano : Sonate de Schubert

Cette musique revient plusieurs fois, lorsque la caméra se pose sur le regard du père, sonde les sentiments du père

Même musique également lorsque le Père et l’enfant s’envolent dans les étoiles

On ne saura jamais la vraie raison de son départ. Est-il politique ? ou lié au service militaire ?

Ce que l’on sait : la maison est hypothéquée auprès du tribunal

Mais il y a une autre question plus cruciale posée dans le film : la relation d’un enfant à sa famille et le moment ou l’enfant adulte quitte sa famille.

Les parents ont le souhait de vouloir préserver le jeune enfant de la réalité. Mais l’enfant sera confronté à une autre réalité : celle de la mort. Il prononce d’ailleurs plusieurs fois le mot « mort », il pose la question « il est mort ? » par rapport à son frère qui dort dans la voiture, ou au cycliste renversé. Et il va être directement confronté à la mort avec celle du chien Jessy.

Fin du film : il chante en playback comme s’il avait grandi d’un coup, comme s’il avait mué. Mort : mystère aussi pour ses parents

 

Frontière entre monde de l’enfant et monde de l’adulte qu’on peut traverser dans les deux sens.

    • Scène entre mère et enfant : lancement des pistaches, grenouilles…
    • Pour parler du départ de Farid, imaginaire avec Batman propulsé dans les airs… sur fond de Schubert comme comptine enfantine. Au début discussion entre le père et l’enfant … la caméra s’éloigne. Ils sont entourés d’étoiles…
    • Les étoiles rappellent la conversation de la mère avec Farid :  « quel est ton film préféré ? » « 2001 L’Odyssée de l’Espace »

Des reprises différentes de la même thématique qui porte sur la relation enfant/ parents et qui dépasse le périmètre de l’Iran

De temps en temps nous nous trouvons sur la frontière même du tragique/ comique :

    • Lorsqu’à la fin la mère chante au volant de la voiture : elle rit et elle se donne des gifles pour ne pas pleurer. Ils paraissent joyeux et pourtant les paroles sont tragiques.
    • Lorsqu’ils arrivent au bout de leur voyage : quand les passeurs arrivent en moto dans le brouillard avec masque sur le visage : sentiment de peur et en même temps le petit fait référence à Batman…
    • La scène de séparation : plan très large pour que l’on voit tout le monde : la moto et Farid, la mère qui s’agite et fait des allers-retours avec la voiture, le père qui péniblement se déplace avec ses béquilles et l’enfant qui crie parce qu’on lui fait croire à un jeu et on l’attache à un arbre.

Dans le milieu du film : scène ou l’on voit les deux parents dans la voiture et les deux enfants qui courent sur le désert de sable : moment d’insouciance qui fait penser à n’importe quelle famille.

Parole de la chanson : désir de retour, le Printemps va fleurir. Ces chansons (voix de femme) datent d’avant la révolution car depuis, les voix de femme sont interdites sauf dans un chœur. Mais les iraniens ont encore chez eux ces musiques.

La seule personne qui semble heureuse de partir c’est Farid. Dans sa tête il est déjà parti. Besoin de grandir, de s’émanciper. Famille aimante mais étouffante.

 

Le décor :

    • La couleur majeure du film  est le gris dégradé (voiture, vêtements, paysages… dans les gris et beige) et de temps en temps pointe de couleur verte.
    • Tournage dans l’habitacle de la voiture : fréquent en Iran (comme dans les films de Jaffard Panahi Taxi Téhéran ou Trois visages) . En effet dans l’espace public les femmes doivent porter le voile. Or cinéma est considéré comme espace public. Donc il est gênant (cela peut être nuisible pour l’actrice) de tourner des scènes d’intérieur sans foulard. Donc l’espace de la voiture est pratique pour cela : la femme porte obligatoirement le voile. 

D’ailleurs les iraniens sont habitués à avoir des discussions ouvertes dans les voitures, souvent avec des étrangers car ils ne les reverront plus après (comme la scène avec le cycliste et la discussion sur Amstrong). Il y a dans les voitures et dans les taxis une forme de convivialité.

 

Pays – l’Iran :

Ce road movie est aussi l’occasion de visiter l’Iran et ses multiples paysages variés. 

Ce désert de sable qui a remplacé  un lac. Occasion de dénoncer la mauvaise gestion de l’eau dans le pays. Il est courant de quitter l’Iran par le Nord vers la Turquie : il n’y a pas besoin de visa en Turquie. Il est courant aussi de payer les passeurs avec des peaux de bêtes

Le tournage a eu lieu dans la même région que pour le film Trois visages où le réalisateur était l’assistant de son père. + hommage à la voiture. Il s’inscrit avec ce film dans une tradition de son père. Et il a bénéficié de ses conseils.

 

La situation en Iran :

Le film a eu une autorisation officielle mais il n’est pas sorti en Iran. La situation en Iran est aujourd’hui très difficile :

    • Dossier du nucléaire : pacte international de 2015 censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, objectif nié par Téhéran
    • La vie est très difficile à cause des sanctions
    • crise du covid mal gérée
    • Arrivée de nombreux migrants

Avec la guerre en Ukraine, la position sur le dossier nucléaire pourrait changer : car on a besoin de pétrole et de gaz…

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