A partir de la culture des jeunes, nous nous laisserons interroger par les défis de la vocation aujourd’hui. Regards bibliques, sociologiques, psychanalytiques, théologiques se croiseront pour nous donner d’approfondir ensemble l’appel à suivre le Christ.
♦ Ce colloque porte sur les vocations sacerdotales et consacrées.
Il est à destination des acteurs de la pastorale des jeunes et des vocations.
◊ Vendredi 29 mai – matinée
Réinterroger le mot « vocation »
Ce qu’en pense la jeunesse
Que veut dire « Vocation » aujourd’hui ? Que pensent les jeunes de la vocation ? Nous sommes allés à la rencontre de jeunes entre 18 et 30 ans pour connaitre leur opinion :
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- Micro-trottoir Jeunes de la rue
- Micro-trottoir Jeunes catholiques
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Réinterroger le mot « vocation »
en lisant la mission des prophètes
C’est à l’intérieur de la consécration fondamentale du baptême que s’inscrit un choix spécifique de service ecclésial en réponse à l’appel de Dieu, un « destin », comme disent certains jeunes. Pour éclairer notre thème de ce jour, ouvrons surtout les « récits de vocation » des prophètes bibliques. Qu’est-ce qu’une vocation ? Comment Dieu adresse-t-il la parole à un homme (car l’AT a des pophétesses mais on ne sait quasiment rien sur leur vocation) ? Est-il facile de répondre à cet appel ?
Regards croisés sur les vocations spécifiques
Table ronde
Animée par mme Christelle Javary, avec la participation de Blandine Lagrut, sœur à la communauté du Chemin-Neuf, Don Paul Préault, modérateur de la communauté Saint Martin, Sœur Isabelle Le Bourgeois, auxiliatrice, et Loïc Luisetto de l’association Lazare
◊ Vendredi 29 mai – après-midi
Approche Biblique et théologique
A l’écoute des chemins vocationnels dans la Bible
Fr Adrien Candiart, domincain au Caire
Bientôt en ligne
Approche Biblique et théologique
Le pape François et l’Evangile de la Vocation
Soeur Nathalie Becquart, xavière, synode des évêques – Vatican
En 2018, le pape François a convoqué un Synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel.[1] Si ce thème sur les jeunes a émergé des deux assemblées synodales sur la famille en 2014 et 2015, c’est le pape lui-même qui a proposé cet angle du discernement vocationnel. La question de la vocation et du discernement vocationnels sont vraiment décisifs pour le pape. Il les situe au cœur de l’accompagnement des jeunes et de l’annonce de l’Évangile aux jeunes. Parler de l’Évangile de la vocation, en lien avec le pape François, c’est d’abord et avant tout parler de l’Évangile de la joie – qui est également le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii Gaudium, « La joie de l’Évangile ». Quand j’ai lu ce texte pour la première fois, juste au moment de sa publication, je l’ai reçu comme « une bombe missionnaire »[2] dans ce sens qu’il est un texte programmatique afin d’orienter toute l’Eglise vers la mission. Depuis le début de son pontificat, le pape François exhorte à la transformation missionnaire de l’Église appelée à être toujours davantage une « Église en sortie » : une Église « hôpital de campagne » qui va rejoindre les personnes là où elles sont sur le chemin pour leur annoncer la joie de l’Évangile. Au cœur de la vision du pape sur la vocation on trouve donc cette orientation missionnaire de fond qui configure une vision de la vocation avant tout comme un chemin de service des autres.
Approche Biblique et théologique
L’Église, mère des vocations
Les vocations au service de la maternité de l’Église
Mgr Jean-Luc Garin, évêque de Saint-Claude
Chers amis,
C’est une méditation à la frontière entre la théologie biblique et la théologie de la mission, que je voudrais vous proposer, pour parler des vocations, en structurant mon propos à partir de deux versets de l’évangile selon saint Marc (3,13-14).
« Jésus gravit la montagne
- et il appelle à lui ceux qu’il voulait. Ils vinrent à lui,
- et il en institua Douze
- pour être avec lui
- et pour les envoyer prêcher, avec le pouvoir de chasser les démons. »
Ce récit de l’appel des Douze exprime quelques-uns des fondements théologiques de la vocation, que j’ai eu l’occasion de développer dans la ratio nationalis, le document concernant la formation des prêtres, et que je vous propose de reprendre dans le cadre d’une réflexion plus globale sur les vocations particulières dans l’Église.
Table Ronde #2
Apport biblique et théologique à l’heure du pape François
animée par P. Grégoire Catta, jésuite et directeur du Service national Famille et Société (CEF), avec Fr Adrien Candiard, Sr Agata Zielinski, Mgr Jean-Luc Garin
Homélie de Monseigneur Pontier
Vendredi 29 avril 2022 – Congrès National des Vocations
« Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! » nous proposait de chanter la liturgie entre les lectures que nous venons d’entendre en ce jour de fête de Sainte Catherine de Sienne et en ce début du congrès Vocations, au pluriel, que vous vivez ici dans notre diocèse de Paris. La vocation au singulier et les vocations au pluriel. Le baptême nous parle de la première, celle qui affirme que nous sommes enfants de Dieu et frères humains, celle qui est un appel à vivre en fils et en frères. Et puis les vocations, spécifiques, comme nous disons, celles qui se déploient dans la singularité de la diversité des appels que l’Esprit suscite pour que l’Eglise vive sa mission. Mais c’est toujours la même démarche spirituelle profonde : « Bénis le Seigneur ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits » Bénir le Seigneur pour ses bienfaits, reconnaître ce qui vient de lui, répondre à son appel, discerner les signes de son désir. Non pas tant, tenir les reines pour réaliser notre projet personnel mais lâcher prise pour emprunter le chemin tracé par Dieu à travers ses dons et ses appels, à travers la particularité de sa délicatesse et les besoins de tous. « Qu’il me soit fait selon ta parole » disait Marie. « Père, que soit faite non pas ma volonté mais la tienne, priait Jésus » ; « Mon Père je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira » s’exprimait Charles de Foucauld, canonisé dans deux semaines.
[…]
◊ Samedi 30 mai – matinée
Homélie de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Archevêque de Reims et Président de la CEF
Homélie de Monseigneur de Moulins-Beaufort
Samedi 30 avril 2022 – Congrès National des Vocations
La situation de notre Église en France et celle de nos diocèses respectifs peuvent trouver une image dans les apôtres réunis dans une barque soulevée par la tempête. Jésus, au lendemain d’avoir nourri les foules en un endroit désert, initie les siens à la présence qui sera la sienne après sa Résurrection et même son Ascension. Il ne cesse de les rejoindre, tout en les laissant faire comme ils peuvent aux événements de l’histoire. Il n’est pas absent, ni indifférent, mais sans cesse venant.
Or, dans le livre des Actes des Apôtres, nous avons entendu comment les mêmes Apôtres ont fait face à une crise grave, aux tout débuts des temps que l’on dit apostoliques. La jeune communauté souffre déjà de divisions et de récriminations. Quelle est la réaction des Apôtres ? Choisir sept hommes à qui imposer les mains pour leur confier une part du ministère, eux-mêmes se concentrant ainsi sur le plus important et le plus spécifique : la prière et la proclamation de la Parole. Cette réaction rappelle, à qui connaît un peu les Ecritures, un épisode que rapporte le livre de l’Exode, au chapitre de l’Exode, au chapitre 18. Moïse reçoit la visite de son beau-père Jéthro, prêtre de Madian. Celui-ci constate la charge écrasante qui pèse sur son gendre, qui reçoit tous les Hébreux qui ont des raisons de se plaindre. Il lui conseille donc de choisir quelques hommes, de les établir sur des milliers ou des centaines ou des cinquantaines et de leur déléguer le soin de régler les affaires de moindre importance. Il convenait en effet que Moïse ne s’épuise pas et ne se laisse pas perdre dans des détails que le bon sens humain et une autorité limitée pouvaient suffire à régler pour la paix de tous. Les Apôtres, donc, s’inspirent de la même sagesse. Face à une crise de croissance de la communauté, ils multiplient les ministères.
Quelles conversions pastorales pour la Bonne Nouvelle des vocations ? - Table ronde
Table ronde
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Vocations et processus d'idéalisation
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Vocation et prévention des abus spirituels
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Vocations presbytérales forces et fragilités aujourd'hui
Ce matin, je vous livre un témoignage fortifié par mon expérience. Ordonné prêtre en octobre 2010, je suis curé d’une paroisse d’à peu près 65 000 habitants et vicaire épiscopal en charge du Sud Deux-Sèvres et des Jeunes. J’ai été aumônier des étudiants, au secrétariat général du 3ème synode diocésain, etc. Actuellement, j’ai la charge, depuis 3 ans, du SDV (Service des Vocations) et je donne des cours en théologie morale au séminaire de Nantes.
Malgré la lourdeur de la tâche quotidienne, je suis optimiste et engagé. J’aurais bien des raisons de m’appesantir sur les fragilités du ministère presbytéral. Chaque jour, je suis confronté à cela : entre les incompétences réelles de quelques confrères, les errances d’un gouvernement ecclésiastique aléatoire sans compter le regard de motards rencontrés, sur les prêtres – et pour eux, plus largement, sur l’Église – qui abuse… Les raisons de perdre tout notre temps, à la manière des sociologues, sur ces fragilités actuelles me semblent manquer de fécondité[1].
La question est plus : face à toutes ces crises, de quels atouts (forces) dispose le ministère presbytéral aujourd’hui pour être ce à quoi il est destiné ? Ou, dit autrement, quelles sont les fragilités à transfigurer, sur lesquelles s’appuyer comme des lieux de révélation de la grâce ? Ainsi dit, vous comprenez le postulat de départ, très spirituel, qui reprend la théologie du livre d’Isaïe à celle de la première épître de Pierre : « Par ses blessures nous sommes guéris » (Is 53, 5 et 1 P 2, 24).
[1] Ceci dit, cela a toute sa pertinence… Y compris pour les pasteurs. À ce sujet, je vous suggère de lire Jérôme Cottin. Les pasteurs. Origines, intimité, perspectives. Genève : Labor et Fides ; 2020
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La famille : lieu d'éveil vocationnel ?
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Pour quoi s'engager aujourd'hui, moteurs et freins
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La relation homme/femme dans la vie religieuse
La différence homme-femme nous confronte à l’altérité : une part de l’humain m’échappe, je peux seulement l’accueillir dans l’autre, la recevoir de l’autre. Rude expérience, et la tentation guette de ramener l’autre à soi, ou de l’éviter.
Dans la vie religieuse, on renonce à vivre l’altérité sous la forme de la conjugalité et de la génitalité. Mais le choix de la fraternité y ouvre autrement. La vie fraternelle en communauté, la mission, la relation à Dieu, l’Autre par excellence, sont école d’altérité. On y apprend à respecter l’autre, à lui laisser sa place, à aimer sans posséder, à renoncer à se faire le tout et le centre de l’humanité : bonne école pour les relations homme-femme.
Aujourd’hui, les lieux de mixité se multiplient, dans les grandes familles religieuses, la CORREF, avec les laïcs associés. La vie religieuse est aussi un laboratoire pour la place des femmes dans l’Église. Créés hommes et femmes, ensemble à l’image de Dieu, puissions vivre toujours mieux cette réalité !
Le célibat pour le royaume, signe prophétique dans la culture actuelle ?
Dans son acception contemporaine le célibat ne renvoie plus à la notion d’engagement ni de don mais bien plutôt à l’idée d’une profonde indépendance existentielle. Le célibat n’évoque plus la réponse ou la disponibilité de celui qui a accepté de consacrer sa vie au Seigneur mais plutôt le sentiment adolescent de liberté de celui qui n’est tenu à rien. Raison pour laquelle le mode de vie célibataire est de plus en plus représenté dans nos sociétés occidentales.
Il est probable que la dimension prophétique du célibat consacré soit donc à rechercher dans sa signification responsive. Le célibat consacré ne constitue pas premièrement un choix de vie, mais un consentement à un appel. Un appel pour le Royaume qui peut être entendu différemment dans la vie et l’épaisseur de l’histoire de chacun. Pour certains cet appel vient du Christ. Pour d’autres il passe davantage par la médiation de son Église. Pour d’autres enfin, c’est l’appel irrésistible de la vie du monde à venir.
Animer un temps vocationnel
Les diocèses de la Province de Lyon (élargie aux voisins) proposent chaque année une journée en visio et un WE de découverte de la vie consacrée intitulés « Lève-toi et viens ». Mgr Pascal Roland accompagne l’équipe composée de consacrées représentant la diversité des charismes, d’un couple et de prêtres.
La maternité vocationnelle de l’Eglise diocésaine se met au service des communautés et instituts de vie consacrée en offrant cette étape à des jeunes femmes de 17 à 30 ans qui participent une fois puis sont renvoyées aux communautés avec qui elles sont déjà en lien ou au réseau vocationnel de leur diocèse. (une centaine de participantes depuis 5 ans)
Nous reprenons les éléments habituels d’un WE de discernement (témoignages, lectio, etc,..) articulés en trois grandes étapes :
- La vie consacrée est une réponse à l’appel universel à choisir la vie (accueillir sa vie, connaissance de soi, reconnaissance et louange pour le don gratuit de sa vie, responsablilité). La consécration est donc un déploiement de vie.
- La vie consacrée est une réponse à l’appel à la sainteté de notre Baptême dans l’amour de Dieu et du prochain. (Fraternité, soucis des autres, don de soi, affectivité, réponse d’amour à l’amour) La consécration est donc un déploiement d’amour.
- La vie consacrée est une réponse à l’appel particulier que Jésus adresse librement (et qui ne peut recevoir qu’une réponse libre) à s’unir à son offrande pauvre, chaste et obéissante pour la gloire de Dieu et le Salut du monde. Elle est signe prophétique du Royaume déjà-là et à-venir. Elle est à la fois bonne nouvelle pour ce monde que Dieu a tant aimé et qui va vers une telle destinée, et signe de contestation de tout ce qui se vit hors de la primauté de Dieu, dans la convoitise des richesses et des amours éphémères. Elle est mystérieusement participation anticipée à la plénitude de Vie et d’Amour du Royaume et tout autant blessure qu’il ne soit pas encore pleinement advenu en soi et pour tous.
Vocation et lieux éducatif
Le premier lieu éducatif, c’est remettre Jésus au centre. Quel est l’état de la Chapelle ? Il y a-t-il l’adoration ? La Sainte Messe ? Quel accès pour les élèves à ces lieux concrets, mais plus profondément : quel accès à la prière, à Dieu ?…
Comme pour une paroisse, il faut d’abord remettre la prière, notamment l’adoration au cœur des lieux, quitte à commencer seul.
C’est bon pour le lieu lui-même car de nombreuses bénédictions se répandent tout naturellement quand Jésus est adoré et pour l’éducateur, l’évangélisateur qui commence son activité dans le bon ordre…
Il se dispose ainsi à ne pas faire son œuvre, ses nombreuses actions dans tous les sens, il se dispose à être aussi docile que possible à la seule action efficace, celle du Saint-Esprit.
Ce n’est qu’avec l’Esprit Saint que nous créons les initiatives porteuses et surtout, nous, évangélisateurs, dégageons quelque chose qui peut attirer, susciter une attraction.
Du reste, quand la question de la vocation s’invite à l’esprit de jeunes, ils vont s’accrocher à des êtres qui dégagent cette lumière d’en-haut. Les jeunes ne s’y trompent pas.
Donc le lieu éducatif par excellence, c’est la prière.
Ensuite, les autres lieux éducatifs féconds en termes vocationnels se déploient à partir de là.
Xavière, synode des évêques, Vatican
Dominicain au Caire
Sr auxiliaire et psychanalyste
Evêque de Saint-Claude
Modérateur de la Communauté St Martin
Communauté du Chemin Neuf, philosophe et théologienne
Jésuite, Service national famille et société (CEF)
Cistercienne de l’abbaye du val d’Igny
Provinciale des religieuses de l’Assomption, psychothérapeute
diocèse de Luçon
Diocèse d’Annecy
Salésien de Don Bosco,
directeur d’un collège dans l’Orne
Jeune professionnelle,
co-fondatrice des WEMPS
Responsable de la pastorale des
jeunes, Lourdes
Délégué général de l’Association Lazare
psychanalyste
adjointe de la CEF
Xavière, philosophe au Centre Sèvres