Il existe une vocation pour tout vivant

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Vocation

Tout comme la sainteté s’adresse à tous les baptisés en Jésus-Christ, de même il existe une vocation spécifique pour tout vivant. Et, de même que la première est enracinée dans le baptême, la seconde est liée au simple fait d’exister. La vocation est la pensée providentielle du Créateur sur chaque créature, elle est son idée-projet, comme un rêve qui tient à cœur à Dieu parce que la créature lui tient à cœur. Dieu le Père veut qu’elle soit différente et spécifique pour chaque être vivant.

L’être humain, en effet, est « appelé » à la vie et, quand il vient à la vie, il porte et retrouve en lui l’image de Celui qui l’a appelé. La vocation est la proposition divine pour se réaliser selon cette image ; elle est unique et singulière précisément parce que cette image est inépuisable. Chaque créature dit et est appelée à exprimer un aspect particulier de la pensée de Dieu. C’est là qu’elle trouve son nom et son identité, qu’elle affirme et qu’elle met en sécurité sa liberté et son originalité.

Donc, si chaque être humain possède sa propre vocation dès le moment de sa naissance, il existe dans l’Eglise et dans le monde différentes vocations qui, sur le plan théologique, expriment la ressemblance divine imprimée dans l’homme et, au niveau pastoral et ecclésial, répondent aux diverses exigences de la nouvelle évangélisation, en enrichissant la dynamique et la communion ecclésiales : « L’Eglise particulière est comme un jardin fleuri, possédant une grande variété de dons et de charismes, de mouvements et de ministères. D’où l’importance du témoignage de la communion entre eux, en laissant de côté tout esprit de “concurrence”. »

L’Eglise, communauté et communion de vocations

Cela demande que la vie de chacun soit conçue à partir de Dieu qui en est la source unique et que tout pourvoit au bien de tous. Cela exige que l’on redécouvre que la vie n’est véritablement significative que si elle accepte de se mettre sur les traces de Jésus. Mais il est important aussi qu’il y ait une communauté ecclésiale qui aide de fait tout appelé à découvrir sa vocation. Le climat de foi, de prière, de communion dans l’amour, de maturité spirituelle, de courage de l’annonce, d’intensité de la vie sacramentelle fait de la communauté croyante un terrain adapté non seulement à l’éclosion de vocations particulières, mais à la création d’une culture des vocations et d’une disponibilité des individus à recevoir leur appel personnel.

Lorsqu’un jeune perçoit l’appel et décide en son cœur d’accomplir le saint voyage conduisant à sa réalisation, normalement il existe là une communauté qui a créé les prémisses de cette disponibilité à l’obéissance. Ou si l’on veut : la fidélité d’une communauté croyante à sa vocation est la condition primordiale et fondamentale de l’éclosion de la vocation individuelle des croyants, en particulier des plus jeunes.

Toute vie est vocation

Chaque homme, chaque femme est don de Dieu pour le monde Il existe une vocation pour tout vivant. L’Eglise est mère de vocations car elle les fait naître en son sein, avec la puissance de l’Esprit, elle les protège, les nourrit et les soutient. En particulier, elle est mère car elle exerce une précieuse fonction médiatrice et pédagogique. « L’Eglise, appelée par Dieu, constituée dans le monde comme communauté d’appelés, est à son tour instrument de l’appel de Dieu. L’Eglise est un appel vivant, par la volonté du Père, par les mérites du Seigneur Jésus, par la force de l’Esprit Saint. […] La communauté, qui prend conscience d’être appelée, prend en même temps conscience qu’elle doit continuellement appeler. »

C’est à travers et au long de cet appel, sous ses diverses formes, que passe aussi l’appel qui vient de Dieu. Elle l’exerce encore lorsqu’elle se fait l’interprète autorisé de l’appel vocationnel explicite et qu’elle appelle elle-même, présentant les nécessités liées à sa mission et aux exigences du peuple de Dieu, et en invitant à répondre généreusement. Elle l’exerce également lorsqu’elle demande au Père le don de l’Esprit qui suscite la réponse dans le cœur des appelés et lorsqu’elle les accueille et reconnaît en eux l’appel lui-même, en leur donnant explicitement et en leur confiant avec ferveur une mission concrète et toujours difficile parmi les hommes.

Nous pourrions enfin ajouter que l’Eglise manifeste sa maternité lorsque, au-delà de l’appel et de la reconnaissance de l’aptitude des appelés, elle pourvoit à leur formation adéquate, initiale et permanente, et à leur accompagnement tout au long de la voie d’une réponse toujours plus fidèle et radicale. La maternité ecclésiale ne peut certes pas s’épuiser lors de l’appel initial. De même qu’une communauté de croyants qui ne ferait qu’« attendre », ne faisant reposer la responsabilité de l’appel que sur l’action divine, craignant presque d’adresser des appels, ne saurait se dire mère. Tout comme si elle donnait pour acquis le fait que des jeunes gens et des jeunes filles, en particulier, sachent recevoir immédiatement l’appel à une vocation ; ou si elle n’offrait pas des cheminements visant à une proposition et à un accueil de cette proposition.

La crise des vocations des appelés est également, aujourd’hui, la crise de ceux qui appellent, désertant parfois ou n’osant pas le faire. Si personne n’appelle, comment quelqu’un pourrait-il répondre ?

■ Extraits de De nouvelles vocations pour une nouvelle Europe, Document final du Congrès Européen des Vocations, Rome 1997

Thèmes: Prière – Vocations – Eglise

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