Clap de fin pour le Synode sur la Synodalité – Retour de Marie, jeune ambassadeur pour le synode
Marie, ambassadeur jeune pour le Synode à Pontoise
En février dernier, on m’a proposé de rejoindre les jeunes ambassadeurs du synode. Entre 1 et 4 jeunes par diocèse ont été nommés « ambassadeur du synode ». Le but est de trouver des relais pour mettre en place les actions du national sur le plan local et inversement, pour faire remonter au niveau national les idées et ambitions des jeunes de France.
Je m’appelle Marie, j’ai 31 ans et je suis orthophoniste et engagée auprès des jeunes dans le diocèse de Pontoise.
En février dernier, on m’a proposé de rejoindre les jeunes ambassadeurs du synode. Entre 1 et 4 jeunes par diocèse ont été nommés « ambassadeur du synode ». Le but est de trouver des relais pour mettre en place les actions du national sur le plan local et inversement, pour faire remonter au niveau national les idées et ambitions des jeunes de France. Les jeunes ambassadeurs se sont rencontrés lors du rassemblement œcuménique Together en octobre 2023, au début de la première assemblée générale du Synode à Rome.
Pour ma part, j’ai rejoint le mouvement en cours de route. Avec les jeunes ambassadeurs, on s’est réuni, on a progressivement approfondi le Synode, avant de participer au second travail de consultation de la jeunesse en lançant le mouvement « donne ta voix au synode ». Dans ce cadre, un sondage a été construit et diffusé avec le Réseau National Jeunes Pros (SANTOS). En quarante jours entre mars et avril 2024, 700 jeunes de 18-35 ans, venant de 40 diocèses différents, ont participé au sondage.
A Pontoise, nous nous sommes réunis un soir de semaine, nous étions une dizaine de jeunes de 25 à 40 ans répartis en quatre petits groupes d’échanges en fonction des thèmes qui nous parlaient le plus. On s’est approprié la méthode de la Conversation dans l’Esprit et à partir de synthèse de la première session, on a murit ensemble des propositions sur la question du « comment » de la mise en œuvre des idées d’octobre. Les jeunes, dans une démarche bienveillante ont le désir de vivifier l’Eglise en dialoguant avec elle. Les quatre grands thèmes choisis pour la consultation des jeunes français étaient :
L’accueil concret
avec d’une part l’intégration des catéchumènes (ex : consolider la formation des formateurs pour les catéchumènes qui ont soif de comprendre) et l’ouverture aux migrants présents, dans une perspective œcuménique (ex : créer une collaboration étroite de l’église avec les associations de terrain).
Les espaces de réflexion et de contribution :
en imaginant un Ministère de la Parole de Dieu (ex : valoriser les fraternités bibliques en semaine ou pendant la messe. L’intuition est que l’incarnation en fraternité dans le quotidien de la Parole de Dieu ainsi que la relation en cœur à cœur avec Dieu par la prière sont des ancrages fondamentaux. Beaucoup de propositions allaient dans le sens de permettre à ces groupes de prendre la parole pour des homélies avec une formation. Par ailleurs la Messe qui prend son Temps, des jésuites a été notée comme très appréciée, permettant aux fidèles d’être plus actifs et donc plus participatifs vis-à-vis de la parole de Dieu). Il y avait aussi le sujet d’imaginer un organe de réflexion sur les questions controversées (de manière générale, on a besoin de clés concrètes pour savoir comment accueillir les personnes concernées par les questions controversées et aussi d’avantage d’explication, de transparence et d’écoute des partis concernés).
L’écologie intégrale :
en travaillant au respect des hommes et de la Création, avec les autres religions (ex : mettre en œuvre des parcours avec les institutions religieuses voisines, avoir une voix unie, avec des sommets interreligieux « quelle parole publique peuvent porter les religions ? »).
La gouvernance de l’Eglise :
en repensant les organes paroissiaux (les organes paroissiaux doivent être plus représentatifs de l’église locale et permettre des discernements plus posés ; s’inspirer du fonctionnement des associations (chartre, règlement intérieur) ; avoir un tandem à la tête de la paroisse (prêtre/communauté religieuse ou prêtre/Laïc). Il y avait aussi le sujet de la place des femmes (rechercher la coresponsabilité hommes-femmes indépendamment de la question de fonction, ce sont sur les talents de chacun que les responsabilités sont confiées. Ex : professeurs au séminaire, juge en procès canonique, binôme de l’évêque etc.) Enfin, dans la lignée des recommandations du Synode, nous proposions aux jeunes de réfléchir au Ministère de l’Evêque et ce qu’ils attendaient (ex : se rendre plus accessible, plus présent pour les jeunes, mettre à l’écoute des fidèles en quittant la posture du sachant, remontant ainsi le besoin de favoriser les lieux d’échanges simples, les repas.).
A la suite de notre rencontre à Pontoise, nous avons donc rempli le questionnaire en ligne. En tout, il y a eu 180 contributions en papier et en ligne. Une synthèse a été envoyée à tous les diocèses de France. Elle a aussi été remise en mains propres au pape en mai 2024. Le fait que la synthèse ait été donnée telle qu’elle au pape et aux diocèses sans être résumée ou coupée a été une vraie marque d’écoute et de reconnaissance du travail.
La deuxième étape du travail se nomme « pour communier et rebâtir » elle est en place depuis quelques mois dans le but de rejoindre la deuxième session de travail à Rome en octobre. Avec deux mille ans d’histoire, il n’est jamais trop tard pour commencer à participer, alors, avec les ambassadeurs, on tente de motiver les jeunes à se réunir à nouveaux en petits groupes et à choisir un sujet ou une solution spécifique du Rapport des Jeunes. Le thème peut être abordé avec un prêtre (relai des organes paroissiaux), un Evêque ou tout autre échelon pertinent.
Dans ce contexte, je suis allée en septembre 2024 au Conseil des Conférences Épiscopales d’Europe qui se tenait du 19 au 22 septembre à Compostelle. Le thème de la rencontre était « Des jeunes forts et joyeux dans l’espérance; Témoins du Christ en Europe aujourd’hui ». Trois jeunes d’autres pays européens ont témoigné de leur expérience au JMJ et j’ai témoigné du mouvement « donne ta voix au synode » en France. J’ai pu me rendre compte de toutes les belles initiatives organisées par et pour la jeunesse catholique en Europe mais aussi de la grande diversité des jeunes en fonctions des pays et de leurs contextes économiques, sociaux et géopolitiques.
Le pape François nous invite à ne « pas nous laisser voler l’espérance » et l’engagement en tant qu’ambassadeur dans ce mouvement « donne ta voix au synode » est pour moi un moyen d’espérer en marchant ensemble vers l’Eglise de demain.
Marie, diocèse de Pontoise