10 nouveaux saints dont 3 français !

Ce 15 mai, le Pape François canonise trois français : Charles de Foucauld, Marie Rivier et César de Bus, sur la place St Pierre à Rome

Ce dimanche 15 mai, quelques milliers de français se sont présentés place St Pierre pour la canonisations de 10 bienheureux dont 3 français et parmi eux, Charles de Foucauld.

♦ Les nouveaux saints français

Saint Charles de Foucauld

Saint Charles de Foucauld

Né le 15 septembre 1858 à Strasbourg, Charles de Foucauld est orphelin de père et de mère dès l’âge de six ans. Une fois adolescent, il perd rapidement la foi et se plonge dans une vie désordonnée qui le laisse cependant insatisfait.

En 1876, Charles entre à l’école militaire de Saint-Cyr. Officier à 20 ans, il est alors envoyé en Algérie. Trois ans plus tard, il donne sa démission et effectue un voyage d’exploration au Maroc. La découverte de la dévotion musulmane et la recherche de la vérité le pouce, à la fin d’octobre 1886, à rencontrer l’Abbé Huvelin, en l’église Saint-Augustin à Paris, où il se confesse et reçoit la communion. Cette conversion est totale et définitive.

Charles de Foucauld comprend alors « qu’il ne peut plus faire autrement que de ne vivre que pour Dieu ». Après un pèlerinage en Terre Sainte (1888-1889), il entre à la Trappe de Notre-Dame des-Neiges en Ardèche ; il est ensuite envoyé en Syrie, à la Trappe de Notre-Dame du Sacré-Cœur, où il restera sept ans. En 1897, à la recherche d’une radicalité encore plus grande, il quitte la Trappe et va vivre à Nazareth comme domestique d’un couvent de Clarisses.

Certain que « rien ne glorifie tant Dieu ici-bas que la présence et l’offrande de l’eucharistie », il reçoit l’ordination sacerdotale le 9 juin 1901 à Vivier et choisit de vivre parmi les Touaregs à Tamanrasset, dans l’amitié et la bienveillance envers eux, apprenant leur langue et leurs coutumes, jusqu’à donner sa vie le 1er décembre 1916 dans un dépouillement extrême, assassiné par des pilleurs.

Un de ses désirs s’accomplissait ainsi : imiter Jésus dans sa mort douloureuse, lui offrir le signe du plus grand amour et parfaire ainsi l’union de celui qui aime avec celui qui est aimé.

Benoît XVI l’a proclamé Bienheureux le 13 novembre 2005 et, le 26 mai 2020, le pape François a autorisé la promulgation du décret reconnaissant un miracle attribué à son intercession.

◊ Pour aller plus loin

Découvrez le dossier sur Charles de Foucauld - église.cahtolique.fr

Le miracle attribué au saint, Saumur - aleteia.org

Sainte Marie Riviers

Sainte Marie Riviers

Marie Riviers est née le 19 décembre 1768 à Montpezat, en France. À l’âge de 16 mois, elle fait une chute qui a eu de très graves répercussions sur sa santé. Sa mère l’amenait tous les jours dans une chapelle proche, la confiant aux soins de Notre-Dame de pitié. Pendant quatre ans, la petite Marie adressa à la vierge cette supplication : « Sainte vierge, guéris-moi et je rassemblerai des jeunes filles pour toi. Je leur enseignerais à t’aimer immensément ». Elle était animée chaque jour par une force intérieure, désirant guérir de son infirmité pour faire connaître et aimer Jésus.

Elle guérit partiellement le 8 septembre 1774 et ce remis complètement trois ans plus tard, le jour de la fête de l’Assomption. Marquée par son handicap, Marie est restée petite de taille et de santé fragile, mais elle n’oublia pas sa promesse.

Au milieu des désordres révolutionnaires, elle fonda son institution le 21 novembre 1796 : avec quatre compagnes, elle se consacre à Dieu et se dédia à l’instruction chrétienne de la jeunesse. Bien que peu instruite, elle puisa à l’école de Notre-Dame de Pitié, de qui elle apprit la sagesse des hommes et des petits. Dans une grande pauvreté, elle s’engagea avec passion en proposant la voie chrétienne à tous, enfants, jeunes et adultes.

Convaincue que tout bien s’obtient par la prière, elle insiste sur l’importance de l’oraison pour marcher en présence de Dieu dans une attitude d’adoration et d’offrande. Sa courageuse confiance en la Providence lui fit annoncer : « un jour mes filles traverserons les mères ».

Son ardent amour pour Jésus et sa compassion pour toutes les personnes en souffrance amenèrent Pie IX à la surnommer « la femme apôtres ». Elle mourut le 3 février 1838. Béatifiée par saint Jean Paul II le 23 mai 1982, sa vie, encore aujourd’hui, continue d’éclairer beaucoup de cœur.

Saint César de Bus

Saint César de Bus

César est né le 3 février 1544 à Cavaillon, en Provence. De famille aisée, il passa les 30 premières années de sa vie dans l’insouciance. Au cours de l’année 1575, il choisit de se consacrer au seigneur, aidé dans son discernement par de laïcs, Antoinette Réveillade, dame de compagnie de la famille de Bus, et Louis Guyot, tailleur et sacristain de la cathédrale, ainsi que par un jésuites, le père Pierre Péquet.

Ordonné prêtre en 1582, il prit Saint-Charles Borromé comme modèle de vie et d’apostolat. Durant les années 1586–1588, il se retira dans l’Hermitage de Saint-Jacques, sur la colline qui domine Cavaillon : là, en plus de son apostolat, il se consacre à la prière et à l’étude du Catéchisme ad parachos du Concile de Trente.

Le 29 septembre 1592, à l’Isle-sur-la-Sorgue, il fonda la Congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne (doctrinaires), pour l’annonce de la Parole de Dieu et le catéchisme à travers un usage abondant de la Sainte écriture est un langage à la fois simple et familier. L’année suivante, l’archevêque d’Avignon, l’oratorien François-Marie Tarugi, confia aux doctrinaires, l’église de Sainte Praxède.

Saint César divisa l’enseignement de la doctrine chrétienne en :

    • petite doctrine, destiné aux enfants et aux analphabètes ;
    • grande doctrine, prononcée de la chaire le dimanche et les jours de solennités. C’était une explication détaillée du symbole des apôtres, du Notre-Père, des commandements, des préceptes de l’Eglise et des sacrements.

La congrégation fut approuvée par Clément VIII le 27 décembre 1597, et saint César fut élu supérieur général.

Devenu aveugle, il continua à annoncer la parole de Dieu est à confesser. Il mourut a Avignon le 15 avril 1607, jour de Pâques, à l’âge de 63 ans. Il a été béatifié par Saint Paul VI le 27 avril 1975.

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre
Dimanche 15 mai 2022

Nous avons entendu ces paroles que Jésus confie à ses disciples, avant de passer de ce monde au Père, des paroles qui nous disent ce que signifie être chrétiens : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres » » (Jn 13, 34). C’est le testament que le Christ nous a laissé, le critère fondamental pour discerner si nous sommes vraiment ses disciples ou non : le commandement de l’amour. Arrêtons-nous sur les deux éléments essentiels de ce commandement : l’amour de Jésus pour nous – comme je vous ai aimés – et l’amour qu’il nous demande de vivre – aimez-vous les uns les autres.

Tout d’abord, comme je vous ai aimés. Comment Jésus nous a-t-il aimés ? Jusqu’au bout, jusqu’au don total de lui-même. Il est frappant de constater qu’il prononce ces paroles par une nuit sombre, alors que l’atmosphère du Cénacle est pleine d’émotion et d’inquiétude : émotion parce que le Maître est sur le point de dire adieu à ses disciples, inquiétude parce qu’il annonce que l’un d’entre eux va le trahir. Nous pouvons imaginer quelle douleur Jésus portait dans son âme, quelles ténèbres s’amoncelaient dans le cœur des apôtres, et quelle amertume en voyant Judas quitter la pièce pour entrer dans la nuit de la trahison, après avoir reçu la bouchée trempée pour lui par le Maître. Et c’est précisément à l’heure même de la trahison que Jésus confirme son amour pour les siens. Car, dans l’obscurité et les tempêtes de la vie, c’est cela l’essentiel : Dieu nous aime.

Cette annonce, frères, sœurs, doit être au centre de la profession et des expressions de notre foi : « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés » (1Jn 4, 10). N’oublions jamais cela. Au centre, il n’y a pas notre capacité, nos mérites, mais l’amour inconditionnel et gratuit de Dieu, que nous n’avons pas mérité. Au début de notre être chrétien, il n’y a pas de doctrines ni d’œuvres, mais l’émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part. Alors que le monde veut souvent nous convaincre que nous n’avons de valeur que dans la mesure où nous produisons des résultats, l’Évangile nous rappelle la vérité de la vie : nous sommes aimés. Et c’est notre valeur : nous sommes aimés. Un maître spirituel de notre époque a écrit : « Avant même qu’un être humain puisse nous voir, nous étions vus par les yeux aimants de Dieu. Avant même que quelqu’un nous entende pleurer ou rire, nous étions entendus par notre Dieu qui est toute écoute pour nous. Avant même que quelqu’un en ce monde nous parle, la voix de l’amour éternel nous parlait déjà » (H. Nouwen, Sentirsi amati, Brescia 1997, p. 50). Il nous a aimés le premier, il nous a attendus. Il nous aime, il continue de nous aimer. Et c’est notre identité : aimés de Dieu. C’est notre force : aimés de Dieu.

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Cette vérité nous demande de nous convertir sur l’idée que nous nous faisons souvent de la sainteté. Parfois, en insistant trop sur les efforts pour accomplir de bonnes œuvres, nous avons généré un idéal de sainteté trop fondé sur nous-mêmes, sur l’héroïsme personnel, sur la capacité de renonciation, sur le sacrifice de soi pour gagner une récompense. C’est une vision parfois trop pélagienne de la vie, de la sainteté. Nous avons ainsi fait de la sainteté un objectif inaccessible, nous l’avons séparée de la vie quotidienne au lieu de la rechercher et de l’embrasser dans le quotidien, dans la poussière de la rue, dans les efforts de la vie concrète et, comme le disait Thérèse d’Avila à ses sœurs, « parmi les casseroles de la cuisine ».  Être disciples de Jésus et marcher sur le chemin de la sainteté, c’est avant tout se laisser transfigurer par la puissance de l’amour de Dieu. N’oublions pas la primauté de Dieu sur le moi, de l’Esprit sur la chair, de la grâce sur les œuvres. Parfois on donne plus de poids, plus d’importance au moi, à la chair et aux œuvres. Non : le primat de Dieu sur le moi, le primat de l’Esprit sur la chair, le primat de la grâce sur les œuvres.

L’amour que nous recevons du Seigneur est la force qui transforme notre vie : il dilate notre cœur et nous prédispose à aimer. C’est pourquoi Jésus dit – et c’est le deuxième aspect – « comme je vous ai aimés, vous devez aussi vous aimer les uns les autres« . Ce comme n’est pas seulement une invitation à imiter l’amour de Jésus ; il signifie que nous ne pouvons aimer que parce qu’il nous a aimés, parce qu’il donne son Esprit à nos cœurs, l’Esprit de sainteté, l’amour qui nous guérit et nous transforme. C’est pourquoi nous pouvons faire des choix et accomplir des gestes d’amour dans chaque situation et avec chaque frère et sœur que nous rencontrons, parce que nous sommes aimés et que nous avons la force d’aimer. De même que je suis aimé, je peux aimer. Toujours, l’amour que je réalise est uni à celui de Jésus pour moi : “comme ceci”. Tout comme il m’a aimé, ainsi je peux aimer. La vie chrétienne est si simple, elle est si simple ! Nous la rendons plus compliquée, avec tant de choses, mais elle est si simple.

Et, concrètement, qu’est-ce que cela signifie de vivre cet amour ? Avant de nous laisser ce commandement, Jésus a lavé les pieds à ses disciples ; après l’avoir annoncé, il s’est livré sur le bois de la croix. Aimer signifie ceci : servir et donner sa vieServir, c’est-à-dire ne pas faire passer ses propres intérêts en premier ; se désintoxiquer des poisons de la cupidité et de la concurrence ; combattre le cancer de l’indifférence et le ver de l’autoréférentialité ; partager les charismes et les dons que Dieu nous a donnés. Se demander concrètement : « qu’est-ce que je fais pour les autres ? » C’est aimer, et vivre le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer.

Et puis donner sa vie, ce qui ne se réduit pas à offrir quelque chose, comme une partie de ses biens, aux autres, mais se donner soi-même. J’aime demander aux gens qui me demandent des conseils : “Dis-moi, tu fais l’aumône ?” – “Oui, Père, je fais l’aumône aux pauvres” – “Et quand tu fais l’aumône, est-ce que tu touches la main de la personne, ou jettes-tu l’aumône et tu le fais ainsi pour te nettoyer ?”. Et ils rougissent : “Non, je ne touche pas”. “Lorsque tu fais l’aumône, regardes-tu la personne que tu aides dans les yeux ou regardes-tu ailleurs ?” – “Je ne regarde pas”. Toucher et regarder, toucher et regarder la chair du Christ qui souffre dans nos frères et sœurs. C’est très important. C’est cela, donner la vie. La sainteté n’est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d’amour quotidien. « Es-tu une consacrée ou un consacré ? – ils sont nombreux, aujourd’hui, ici – Sois saint en vivant avec joie ton engagement. Es-tu marié ou mariée ? Sois saint et sainte en aimant et en prenant soin de ton époux ou de ton épouse, comme le Christ l’a fait avec l’Église. Es-tu un travailleur ou une femme qui travaille ? Sois saint en accomplissant honnêtement et avec compétence ton travail au service de tes frères, et en luttant pour la justice de tes compagnons, pour qu’ils ne restent pas au chômage, pour qu’ils aient toujours le juste salaire. Es-tu père, mère, grand-père ou grand-mère ? Sois saint en enseignant avec patience aux enfants à suivre Jésus. Dis-moi, as-tu de l’autorité ? – et ici il y a tant de gens qui ont de l’autorité – Je vous demande : as-tu de l’autorité ? Sois saint en luttant pour le bien commun et en renonçant à tes intérêts personnels » (cf. Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, n. 14). C’est le chemin de la sainteté, si simple ! Regarder toujours Jésus dans les autres.

Servir l’Évangile et les frères, offrir sa vie sans retour – c’est le secret : offrir sans retour –, sans chercher la gloire mondaine : nous sommes, nous aussi, appelés à cela. Nos compagnons de route, canonisés aujourd’hui, ont vécu la sainteté de cette manière : en embrassant leur vocation avec enthousiasme – comme prêtres, certains, comme personnes consacrées, d’autres, comme laïcs – ils se sont dépensés pour l’Évangile, ils ont découvert une joie sans comparaison et ils sont devenus des reflets lumineux du Seigneur dans l’histoire. C’est un saint ou une sainte : un reflet lumineux du Seigneur dans l’histoire. Faisons-le aussi : le chemin de la sainteté n’est pas fermé, il est universel, c’est un appel pour nous tous, il commence par le Baptême, il n’est pas fermé. Faisons-le aussi, parce que chacun de nous est appelé à la sainteté, à une sainteté unique et non reproductible. La sainteté est toujours originale, comme le disait le bienheureux Carlo Acutis : la photocopie de la sainteté n’existe pas, la sainteté est originale, elle est la mienne, la tienne, celle de chacun de nous. Elle est unique et non reproductible. Oui, le Seigneur a un plan d’amour pour chacun de nous, il a un rêve pour ta vie, pour ma vie, pour la vie de chacun de nous. Que voulez-vous que je vous dise ? Et faites-le avancer avec joie. Merci.

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