Parler de la Réconciliation

– Permettre à des lycéens de réfléchir la réalité de la Réconciliation, d’en approfondir les enjeux pour le monde où ils vivent et de découvrir l’appel à la vivre dans la foi.

Taille du groupe :

Durée :

Public :

lycée

Avertissements :

Déroulement :

Brain storming ou remue méninges sur la réconciliation.

 A son tour, chacun dit les mots ou les noms de personnages qu’il associe au terme  » Réconciliation « . L’animateur les inscrit sur un tableau, sans que l’on fasse de commentaires ou de débat.

 Puis le groupe fait le classement des mots ou des noms exprimés, en deux grandes catégories : ceux qui vont dans le sens positif de la Réconciliation ; ceux qui s’y opposent.

 Le débat permet d’expliciter les choix de classement, de préciser telle ou telle expression, de dire ce qu’a accompli tel ou tel personnage et de voir qu’entre les deux catégories, il existe peut-être des termes intermédiaires.

 En fin d’animation, on cherche quel champ recouvrent les différents mots : social, politique, historique, psychologique, religieux, …

 L’enjeu est de découvrir les richesses contenues derrière le simple mot  » Réconciliation « .

Travail à partir de quelques mots qui concernent tant les relations personnelles, sociales, que politiques ou religieuses.

 Donner aux jeunes la liste des mots : amnistie, conciliation, paix, pardon, réconciliation, repentance, repentir.

 Chercher d’abord si ces mots avaient été nommés ou pas lors du brain storming. Qu’apportent-ils de nouveau ?

 Puis, soit en grand groupe, soit par petits groupes avec mise en commun, les participants proposent une définition de chacun des mots.

 On confronte ces définitions à celles d’un dictionnaire et à celles ci-dessous :

Amnistie : notion d’ordre juridique – forme volontaire d’oubli décrétée par un gouvernement ou un législateur. Elle a pour effet d’arrêter les poursuites en cours ou d’effacer les condamnations prononcées. Selon le contexte dans lequel elle intervient, elle sert ou non la vérité, la justice et la réconciliation.

Conciliation : action consistant à mettre d’accord, à amener à s’entendre des personnes qui sont en litige en raison de leurs opinions ou de leurs intérêts. Elle vise un arrangement ou un accommodement, voir un compromis et suppose des concessions mutuelles.

Paix : elle n’est pas simplement absence de guerre ou de désordre ; elle est tranquille possession des biens, du bonheur et de la vérité, tant au niveau individuel que collectif. La paix n’est pas absence de conflits, mais travail pour garder justice et respect entre personnes et peuples.

Pardon : il dit l’attitude de celui qui, ayant été victime d’une offense, prend l’initiative d’annuler la dette morale contractée par l’offenseur, ou qui répond à une demande de celui-ci qui se repent. Il est renoncement à la vengeance. C’est un acte personnel, gratuit qui n’a pas de statut juridique dans le Code pénal.

Réconciliation : au sens courant, le mot désigne le rétablissement d’un accord, d’une harmonie entre personnes. De par ses racines, le mot recouvre trois dimensions : à partir du grec il dit  » se changer à l’égard de quelqu’un  » et plus largement  » transformation totale, nouvelle création  » ; à partir du latin, il signifie  » tenir à nouveau conseil ensemble « .

Repentance : d’usage renouvelé, ce mot désigne un repentir qui prend une dimension collective, groupe, institution ou état. Il y a reconnaissance des fautes commises dans le passé et expression vers les victimes d’un regret collectif des fautes avec éventuellement une demande de pardon.

Repentir : ce verbe exprime un changement après avoir constaté une erreur ou une faute. Le repentir n’est pas efficace par lui-même ; il peut aboutir à une modification du

comportement et à une promesse de réparation ; il peut en rester au remords stérile, sentiment douloureux et honteux. S’il est fructueux, le repentir débouche sur la conversion, transformation radicale de l’être et du jugement.

 Cette recherche plutôt théorique étant faite, les jeunes sont invités à exprimer en quels lieux, quelles circonstances sont mises en œuvre les réalités que portent ces mots : la justice, les médiateurs, les conseillers conjugaux, l’O.N.U., le sacrement du Pardon… Quels événements récents sont liés à ces mots (par exemple la déclaration des évêques de France sur la Shoah à Drancy en 1997) ?

Recherche biblique.

L’animateur remet aux jeunes les références bibliques ci-dessous (parmi bien d’autres) qui se répartissent selon trois axes :

 Différence, altérité. Genèse 1,1-25 : créer, nommer, séparer ; Genèse 2, 18-24 : homme et femme, il les créa ; Genèse 11, 1-9 : la Tour de Babel ; Genèse 12, 1-9 : Abram part ; Matthieu 10, 34-38 : l’épée ou la paix ; Luc 15, 11-32 : le fils devenu adulte ; Romains 14, 1-12 : attention à l’autre.

 Conflits, tensions. Genèse 4, 1-16 : deux frères ; Matthieu 5, 17-26 : la loi demeure ; Matthieu 18, 15-18 : gestion des conflits ; Jean 18, 28-40 : le grand procès.

 Réconciliation, alliance, médiation. Genèse 9, 12-17 : L’arc désarmé ; Exode 20, 1-17 : La Table de Vie ; Actes 6, 1-6 : La Communauté ; 1 Cor. 15, 21-28 : Le Christ, seul médiateur.

 Les jeunes se partagent la recherche des textes donnés ici. Pour chaque texte, ils relèvent quel enjeu apparait dans les relations entre êtres humains, entre eux et Dieu. De chaque texte, on tire un mot clef qui permet d’en garder une idée essentielle.

 Tous ces mots sont inscrits au tableau : avec eux, quelques-uns du groupe rédigeront une prière qui sera reprise en célébration.

Ce que dévoilent ces textes ? On peut le résumer comme suit. La réconciliation entre les hommes se noue devant Dieu : elle est engagement de chacun et aussi accueil d’une miséricorde sans cesse offerte. La réconciliation n’est pas harmonisation forcée mais reconstruction d’une relation dans l’accueil de l’autre qui demeure différent. Dans la Bible, quand Dieu se révèle c’est pour ouvrir à l’autre et pour se révéler le Tout Autre. Le péché est l’oubli de cette altérité et la Loi en est le révélateur. Par la mort et la résurrection du Christ, le Père offre une voie où la violence et la mort sont désarmées et où chaque homme peut entrer en Alliance.

Rencontrer des acteurs de réconciliation.

L’objectif est de rencontrer une ou plusieurs personnes engagées sur les divers chantiers des réconciliations : conseiller conjugal, médiateur, éducateur de quartier, prêtre, militant ACAT, … Avec chacun le dialogue portera à la fois sur ce qui fait son activité propre et sur les enjeux de son engagement. De quoi découvrir que chacun est appelé à se faire artisan de réconciliation.

Des documents (article de presse, extrait de vidéo, …) peuvent ouvrir la porte à des acteurs plus lointains de réconciliation.

Un des lieux de rencontre peut être une célébration sur le thème de la Réconciliation, reprenant tel ou tel texte biblique, la prière écrite en groupe, le Notre Père…

Nom et coordonnées de l’Aumônerie qui propose cette fiche :