Question d’ados: On fait du tri dans les hôpitaux ?
Il paraît que dans les hôpitaux on trie les personnes …
Dans un contexte de manque de lit en service de réanimation, il pourrait hélas arriver que l’on soit face à deux personnes qui nécessitent du matériel (respirateur artificiel) alors qu’un seul poste est disponible. Tout doit être fait (d’où la création d’hôpitaux de campagne et de lits supplémentaires actuellement) pour éviter à tout prix une telle situation. Mais si elle advient, que faire, comment choisir ? Le premier arrivé ? Est-ce toujours la solution la plus juste ?
L’Église (à la suite de Saint Thomas d’Aquin, un religieux philosophe et théologien du XIIIème siècle, qui a beaucoup marqué la façon de penser de l’Église) pense que : « Quand on ne peut empêcher tout le mal, on choisit de laisser durer le moindre mal pour concentrer ses efforts sur la disparition du mal qui paraît le plus grave. ». Il s’agit donc d’un discernement difficile ! Si vraiment on ne peut pas sauver deux vies, si nous n’avons qu’un seul respirateur, il faut choisir la disparition du mal qui paraît le plus grave. Ainsi des critères vont être choisis, des critères permettant de savoir quel malade à le plus de chance de guérir avec ce respirateur artificiel car le but est de sauver une vie. Ainsi on peut être amené à choisir un malade qui a moins de facteurs de risque, pas d’autres maladies qui vont aggraver son mal, un âge plus jeune lui permettant plus facilement de guérir, un bon état de nutrition etc. Il y a donc plusieurs critères et de telles décisions doivent se prendre à plusieurs (équipe soignante).
Il s’agit bien là de choix en dernier recours, car pour un chrétien toute personne humaine est infiniment précieuse et doit être respectée depuis sa conception jusqu’à la fin de sa vie.
Le seul but recherché est de sauver la vie d’une personne et de se donner le maximum de chance d’y arriver.
Ressources pour ceux qui veulent aller plus loin
Ce texte a été élaboré en liaison avec les sociétés médicales savantes directement concernées. Ce document sur la priorisation présente notamment un arbre décisionnel pour aider les personnes qui travaillent en réanimation à prioriser les malades. Il s’appuie pour l’essentiel sur un indicateur déjà bien connu des soignant·es, le « score de fragilité » (qui classe les patient·es selon leur état de santé préalable à la maladie) et qui l’adapte aux spécificités du Covid-19. Il rappelle aussi les principes éthiques déjà établis en réanimation comme la non-malfaisance, le respect de l’autonomie et de la dignité des patient·es.
Voici la lettre aux soignants de Monseigneur Aupetit le 21 mars 2020