Edito – Ne ralentissez pas votre élan !
« Ne ralentissez pas votre élan » (Romains 12, 11). C’était le thème du Frat, l’invitation de l’Apôtre aux 11.185 collégiens d’Île-de-France de 3ème et 4ème qui ont participé au pèlerinage à Jambville. Cet appel a été reçu 5 sur 5, élan visible et communicatif sur les visages des jeunes. Quel enthousiasme débordant, passant de la fête au recueillement ! Quelle soif aussi qui sollicite notre propre élan intérieur et souligne parfois notre tiédeur ! Voici une jeunesse assoiffée d’amitiés, de vraie joie, de prière et de la Parole de Dieu.
« Ne ralentissez pas votre élan » se sont laissé entendre dire les milliers de pèlerins courageux (moyenne d’âge 20 ans) sur les routes de Chartres au terme de 3 jours de marche en voyant apparaitre les flèches de la cathédrale. Joie ! « Ne ralentissez pas votre élan » ont entendu des foules dans les assemblées de prière du Renouveau et des Communautés, et dans de nombreuses paroisses partout sur le territoire, revigorées par des centaines de confirmations de jeunes et d’adultes (exemples : 144 à Arras ou 550 à Paris parmi lesquels une majorité de recommençants) qui choisissent de (re)faire alliance avec le Seigneur.
La Pentecôte est l’acte de naissance de l’Eglise. Ici, au service national des jeunes, nous sommes témoins qu’il se passe quelques chose de visible dans l’Eglise ! Des pans entiers s’effondrent (ce n’est pas nouveau), quelque chose de nouveau surgit. Les jeunes générations en sont le fer de lance. Les signes sont là : forte augmentation des baptêmes de jeunes à Pâques, puis des confirmations à Pentecôte, aspiration à vivre dans le monde comme chrétien, désir d’annoncer l’Evangile, soif de prière et de belles liturgies, choix radicaux de cohérence et de sens. Les enjeux de notre époque les invitent tantôt à la résistance spirituelle, tantôt aux joyeuses manifestations.
Aujourd’hui, en quelque sorte, la mission commence ! A l’écoute de cette Pentecôte, permettez-moi 3 conseils pour notre mission auprès des jeunes.
1/
L’affection fraternelle entre tous. Avant de dire « Ne ralentissez pas votre élan » (verset 11), Paul dit en effet au verset 10 « Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. ». L’affection, le respect… Que notre émerveillement grandisse devant tant de chemins… et de diversité ! L’œuvre de l’Esprit nous déborde et elle nous rend humble.
2/
La prière au Saint-Esprit, premier protagoniste de la Mission. Ce que le Père Cantalamessa, dans la suite de Karl Barth rappelait en décrivant la « théologie du troisième article » : tout commence par une effusion de l’Esprit. Et c’est dans la puissance de l’Esprit que nous comprenons que Jésus est le Seigneur. Et c’est bien lui le Seigneur qui nous conduit au Père. La trilogie de la première évangélisation fut bien dans ce sens : Esprit-Saint-Fils-Père. Ne lésinons pas sur l’invocation du Saint-Esprit ! Quel que soit l’âge de la confirmation des enfants et des jeunes … une chose est sûre : nous avons tous besoin d’être baptisés dans l’Esprit, de dire OUI à l’œuvre de Dieu en nous.
3/
Notre mission est de former des leaders remplis de miséricorde. C’est que le Pape disait quelques jours avant la Pentecôte aux 5000 responsables du monde entier réunis par nos frères anglicans de Alpha à Londres lors de la Leadership Conférence : le bon leader se préoccupe d’appeler de nouveaux bergers. Il est leader en ce sens qu’il conduit les autres vers le Père, et il ne le fait jamais seul. Un bon leadership n’est pas exclusif : il est personnel bien sûr, mais sans exclusive, il se vit sans cesse en lien avec les autres.
La culture contemporaine nécessite de nouveaux missionnaires, des missionnaires remplis de la compassion et de la miséricorde de Dieu. Appelez-les et formez-les ! Que l’Esprit-Saint inspire votre mission !
P. Vincent Breynaert, directeur du SNEJV