Compte-rendu de la session nationale des aumôniers étudiants et acteurs de la pastorale étudiante – 5 et 6 décembre 2023
4 & 5 décembre 2023
50 aumôniers d’étudiants sur le thème «Eglise, aumônerie : mystère de communion»
Dans la lignée des JMJ et suite à la forte interpellation du Pape François le 3 août à Lisbonne, « Todos, todos, todos ! », les 4 et 5 décembre dernier, 50 aumôniers étudiants se sont retrouvés à la CEF autour du thème : « Eglise-aumônerie, mystère de communion ».
Ensemble, avec la présence de Mgr Jérôme Beau, nouvel évêque accompagnateur de la pastorale étudiante, nous avons creusé une des questions fondamentales qui la traversent : comment faire du commun aujourd’hui dans un monde de plus en plus fracturé ?
Mais plus encore : comment l’Eglise continue-t-elle à être mystère de communion dans un monde fragmenté ? En quoi cela est-il une Espérance pour ce monde, pour les étudiants de nos aumôneries, et pour ceux qui les accompagnent ?
La séquence du lundi matin nous a permis d’aborder ce mystère de communion à la source de l’ecclésiologie du Concile Vatican II, avec l’apport du père François Odinet, théologien au Centre Sèvres. Après un temps en groupe de travail sur les différentes figures de l’Eglise mises en lumière dans la constitution dogmatique Lumen Gentium, on retiendra quelques idées marquantes de l’excellente intervention qui en a découlé :
-
-
- L’Eglise ne peut pas se penser comme isolée du monde, allant seule vers le Royaume. Elle est dans sa nature même au service du monde. Elle reçoit l’aide de ce monde, pour le servir, à travers l’inculturation de l’Evangile (Gaudium et Spes 44)
- Pas de mission sans communion : la communion et la participation de tous selon les dons reçus par chacun, est le critère de la crédibilité de la mission
-
Des défis concrets de la communion dans les aumôniers a été abordé l’après-midi dans les ateliers :
-
-
- Défi de l’interculturel à vivre au quotidien
- Défi des différents étants de vie au service de la mission étudiante, entre aumôniers et avec les étudiants en responsabilité
- Défi de la communion possible dans la liturgie
- Défi de l’ouverture du cœur à la réalité des chrétiens d’Orient
-
Le mardi, nous avons continué à décliner le thème à partir de deux réalités ecclésiales actuelles engageant la pastorale étudiante en France :
-
-
- L’accueil et l’accompagnement des catéchumènes dans nos aumôneries : le catéchuménat ayant augmenté de 25 % ces deux dernières années, cette séquence a permis de faire émerger les enjeux, comme les bonnes pratiques dans les aumôneries.
- L’implication des jeunes dans le vécu de l’Eglise avec le Synode en cours. et le cheminement pastoral entre le vécu des JMJ et la perspective du Jubilé à Rome en 2025.
-
Finalement, une aumônerie, lieu où se vit la communion, au service de l’accueil de tous, a pour vocation, d’être toujours une structure adaptable, ouverte à tous, mais également ancrée par plusieurs points d’appui, comme la tente décrite dans le livre d’Isaïe au chapitre 54. C’est l’image plus récente de l’Eglise proposée dans le document continental du Synode, au n° 25 à 28 :
N° 27 : « L’écoute actuelle de ces paroles d’Isaïe nous invitent à imaginer l’Église comme une tente, ou plutôt comme la tente de la rencontre, qui a accompagné le peuple dans sa traversée du désert : elle est donc appelée à s’étendre, mais aussi à se déplacer. En son centre se trouve le tabernacle, c’est-à-dire la présence du Seigneur. La fixation de la tente est assurée par la solidité de ses piquets, c’est-à-dire les fondements de la foi qui ne changent pas, mais qui peuvent être déplacés et plantés dans un terrain toujours nouveau, afin que la tente puisse accompagner le peuple dans sa marche à travers l’histoire.
N° 28 : Pour élargir la tente, il faut accueillir les autres, faire de la place à leur diversité. Cela implique donc la disponibilité à mourir à soi-même par amour, en se retrouvant dans et par la relation avec le Christ et le prochain (…) . Il s’agit donc un processus à travers lequel nous recevons comme un don des relations plus riches et des liens plus profonds avec Dieu et avec les autres. C’est l’expérience de la grâce et de la transfiguration.