Vivre la Pastorale des Jeunes à la lumière du Triduum pascal

ressurectionLa crise sanitaire et mondiale nous bouleverse tous. Elle nous invite à vivre notre mission auprès des jeunes avec un regard renouvelé et une attention nouvelle. Que nous dit le Seigneur pour ces jours saints ? Voici quelques lignes de méditation et d’action de grâces : Prenons par la main notre « petite sœur espérance » et prions pour que, de ces épreuves, nous découvrions la promesse de fécondité.


Jeudi Saint. Institution de l’Eucharistie

Le commandement de la charité prime sur tout. Aujourd’hui la charité envers les plus fragiles signifie le confinement et donc l’absence de célébration eucharistique. Ce commandement va donc jusqu’à mettre entre parenthèses l’exercice habituel des sacrements. Il faut le dire. Paradoxalement cela éclaire d’une lumière nouvelle l’eucharistie, sans la chosifier, ni la désincarner. Nous comprenons davantage « l’autorité d’en bas », symbolisée par le lavement des pieds. Nous goutons au « sacrement du frère » (si cher à Saint Augustin ou Saint Jean Chrysostome). Nous comprenons le mouvement du don eucharistique. Les liturgies familiales et le dévouement total de certains, à l’hôpital ou en famille, nous rappellent que le Christ nous invite à communier à la table du service. Sa grâce déborde toujours les sacrements.

Que les jeunes découvrent ainsi la richesse de l’eucharistie. Ils aspirent à se retrouver avec d’autres pour célébrer ? En eux se creusent le désir de la présence ecclésiale, irremplaçable. Ils souhaitent communier ? En eux l’Esprit-Saint les invite à communier avec les plus fragiles et les églises plus pauvres. En ce jeudi Saint particulier, l’eucharistie nous donnera faim, elle nous rappellera que cette nourriture divine nous nourrit parce qu’elle apprend à nous donner.

Vendredi Saint. La mort de Jésus

Nos pastorales des jeunes proclament la mort de Jésus. En ce temps où la mort rôde particulièrement autour des plus fragiles et des anciens, nous sommes invités à regarder la mort de Jésus. Elle nous aide à donner sens à ces morts qui, autour de nous, nous bouleversent. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jean 15,13) ; la mort de Jésus a été remplie de sens : il savait très bien pourquoi il donnait sa vie. Si nous vivons nous aussi de telle manière que notre vie donne sens à notre mort, alors la mort ne pourra pas avoir le dernier mot.

« La preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous » (Romains 5,8). Au pied de la croix, nous voyons que du mal le plus absolu Dieu peut toujours en tirer un bien plus grand. « Je ne tire pas de sens particulier de l’incendie de la cathédrale ou de l’épidémie de covid-19. En revanche je sais que Dieu peut faire sortir un bien plus grand du malheur qui nous foudroie » (Mgr Michel Aupetit).

Que les jeunes se sentent aimés par un Dieu qui va jusqu’à donner sa vie pour chacun d’eux. Qu’ils découvrent la valeur d’une vie donnée ! La mort de Jésus leur rappelle que c’est dans les crises qu’ils traversent, dans les conflits de la croissance humaine, dans les épreuves personnelles – et non pas dans l’esthétique désincarnée ou les nuages du virtuel – que l’on discerne qui est le Dieu d’amour.

Parmi les disciples, seul le jeune Jean, entouré des saintes femmes, est au pied de la croix. Il entre à ce moment-là dans l’intimité de l’amour et reçoit Marie comme mère. Le vendredi Saint apprend au jeune à aimer l’Eglise dans ses fragilités. L’Eglise nait à la croix. Notre Pastorale nait à la croix. Elle a le visage de la compassion.

Samedi Saint. Jésus descend aux enfers

Jésus ne fait pas semblant de mourir. Il entre dans la mort et vient dans nos enfers. Ce jour, les Pères de l’Eglise l’on appelé celui du « Grand silence » et il définit si bien ce que nous avons vécu au long de ce carême : ce silence dans les rues de nos villes, silence dans les cours des collèges et lycées, silence dans les cafeterias de nos universités, silence dans les allées de nos cimetières.

Nous apprenons à faire silence. Notre pastorale ne comble pas les questions par de faux bruits, des fake news, des agitations stériles qui envahissent faussement nos vies. Elle accepte elle aussi d’être déplacée, appelée à renaitre autrement. D’une certaine façon, les choses ne seront plus comme avant.

Nous n’avons pas peur pour nos pastorales bouleversées, nos plans de printemps, et nos projets d’été qui sont annulés ou à repenser. Le Roi de nos pastorales vient nous visiter, et tel le Nouvel Adam dans les enfers, il vient nous prendre par la main et nous relever en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera.

La Pastorale des jeunes, en ce grand silence, se rappelle que le premier protagoniste de la Mission c’est Jésus. Son temps n’est pas le nôtre. Il nous invite à le suivre aujourd’hui là où il est, sans le rêver ailleurs.

 

Dimanche de Pâques. Christus Vivit ! Tu vis !

Au matin du 3ème jour, c’est la course haletante de Pierre et Jean, le jeune et l’ancien, dans les rues de Jérusalem, ces rues marquées par la souffrance du maitre, la leur aussi. Cette course est celle d’une espérance inouïe. Le matin de la Pâques, tout est renouvelé. La Pierre est roulée ! Il est ressuscité !

Jésus Ressuscité, nous t’acclamons. « Rabouni ! » dira Marie-Madeleine. « Mon Seigneur et mon Dieu ! » dira Thomas. La Pastorale des jeunes reconnait l’acte de foi de chaque jeune comme son plus beau cadeau. Elle conduit humblement chaque jeune, enfant du Père, vers le ressuscité pour que la gloire du Christ rayonne sur son visage.

La Pastorale des jeunes s’ouvre à l’inattendu. Le matin de la Pâque, tout apparait sous une lumière nouvelle. Les signes précurseurs prennent sens. Les nécessaires évolutions pastorales s’accélèrent. L’appel du Ressuscité retentit. C’est une nouvelle époque, Dieu nous a fait signe pour que nous revenions à Lui, le vivant !

La créativité impressionnante des pastorales jeunes de ces dernières semaines – des centaines de propositions – nous donnent un avant-gout de cette Pâque à venir !

Bon Triduum Pascal ! En goutant particulièrement ce que veut dire « communion dans la prière ». Le Christ est ressuscité ! Il est vraiment ressuscité !

P. Vincent Breynaert, directeur du SNEJV

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