L’Eglise selon François

L'eglise que j'espèreAu début de son pontificat, en 2013, le Pape François s’est confié dans un livre-entretien intitulé « l’Eglise que j’espère ». Tout un programme !
Les extraits ci-dessous vous permettront de mieux appréhender cette notion complexe qu’est l’Eglise, ses enjeux aujourd’hui et les accents que le Pape a souhaité mettre ces dernières années : pratique de la miséricorde, annonce du kérygme et audace d’une Eglise en sortie.

 

Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille. Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures… Il faut commencer par le bas. L’Église s’est parfois laissée enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. Le plus important est la première annonce : “Jésus Christ t’a sauvé !” Les ministres de l’Église doivent être avant tout des ministres de miséricorde. Le confesseur, par exemple, court toujours le risque d’être soit trop rigide, soit trop laxiste. Aucune des deux attitudes n’est miséricordieuse parce qu’aucune ne fait vraiment cas de la personne. Le rigoureux s’en lave les mains parce qu’il s’en remet aux commandements. Le laxiste s’en lave les mains en disant simplement “cela n’est pas un péché” ou d’autres choses du même genre. Les personnes doivent être accompagnées et les blessures soignées. Comment traitons-nous le peuple de Dieu ?

Je rêve d’une Église mère et pasteur. Les ministres de l’Église doivent être miséricordieux, prendre soin des personnes, les accompagner comme le bon Samaritain qui lave et relève son prochain. Cet évangile est pur. Dieu est plus grand que le péché. Les réformes structurelles ou organisationnelles sont secondaires, c’est-à-dire qu’elles viennent dans un deuxième temps. La première réforme doit être celle de la manière d’être. Les ministres de l’Évangile doivent être des personnes capables de réchauffer le cœur des personnes, de dialoguer et cheminer avec elles, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. Le peuple de Dieu veut des pasteurs et pas des fonctionnaires ou des clercs d’État. Les évêques, particulièrement, doivent être des hommes capables de soutenir avec patience les pas de Dieu parmi son peuple, de manière à ce que personne ne reste en arrière, mais aussi d’accompagner le troupeau qui a le flair pour trouver de nouvelles voies. Au lieu d’être seulement une Église qui accueille et qui reçoit en tenant les portes ouvertes, efforçons-nous d’être une Église qui trouve de nouvelles routes, qui est capable de sortir d’elle-même et d’aller vers celui qui ne la fréquente pas, qui s’en est allé ou qui est indifférent. Parfois celui qui s’en est allé l’a fait pour des raisons qui, bien comprises et évaluées, peuvent le conduire à revenir. Mais il y faut de l’audace, du courage.

YoucatPour aller plus loin… avec Youcat !

Les questions réponses qui suivent sont issues du Youcat, le catéchisme de l’Eglise catholique pour les jeunes paru en 2011 et remis aux pèlerins des JMJ de Madrid.

Qu’est-ce que l’Eglise ?

Le mont Eglise vient du grec ekklesia qui désigne le rassemblement de ceux qui sont convoqués. Nous tous, baptisés et croyant en Dieu, nous sommes convoqués par le Seigneur. Ensemble, nous sommes l’Eglise. Le Christ, comme dit Paul, est la tête de l’Eglise. Nous, nous sommes son corps.

Quand nous recevons les sacrements et que nous écoutons la Parole de Dieu, le Christ est en nous et nous sommes en lui – c’est cela l’Eglise. Les Saintes Écritures ne cessent d’évoquer l’étroite communauté de vie personnelle de tous les baptisés avec Jésus en multipliant les images. Tantôt l’Eglise est appelée peuple de Dieu, puis épouse du Christ. Tantôt elle est appelée mère, puis famille de Dieu. Elle est aussi comparée aux convives d’une noce. L’Église ne doit pas être comprise comme une pure institution « une Église fonctionnelle » dont on pourrait se séparer. Nous pouvons nous mettre en colère contre les fautes et les souillures de l’Église, mais nous ne pouvons jamais nous en éloigner, car Dieu l’aime d’une manière irrévocable et n’a jamais pris de distance avec elle malgré tous ses péchés. L’Église est la présence de Dieu au milieu des hommes. Voilà pourquoi nous devons l’aimer.

Pourquoi Dieu veut-il qu’il y ait l’Église ?

Dieu veut qu’il y ait l’Eglise parce qu’il ne veut pas nous sauver isolément mais ensemble. Il veut faire de toute l’humanité un seul peuple.

Personne ne parvient au ciel de manière asociale. Celui qui ne pense qu’à lui et au seul salut de son âme vit de manière asociale. Au ciel comme sur terre, cela est impossible. Dieu lui-même n’est pas asocial, il n’est pas un être isolé se suffisant à lui-même. Le Dieu trinitaire est « social » en lui-même. Il est une société, un perpétuel échange de l’amour. Sur ce modèle divin, l’homme est également appelé à la relation, à l’échange, à la participation, à l’amour. Nous sommes responsables les uns des autres.

Quelle est la tâche de l’Eglise ?

La tâche de l’Eglise est que le Royaume de Dieu, déjà commencé avec Jésus, puisse germer dans tous les peuples et se développer.

Là où passait Jésus, le ciel touchait la terre : le Royaume de Dieu faisait irruption, un royaume de paix et de justice. L’Eglise est au service de ce Royaume de Dieu. Elle n’est pas une fin en soi. Elle doit poursuivre ce que Jésus a commencé. Elle doit faire ce qu’il ferait. Elle prolonge les signes sacrés de Jésus. Elle transmet les paroles de Jésus. A cause de cela, l’Eglise, avec toutes ses faiblesses, est un grand morceau du ciel sur la terre.

Pourquoi l’Eglise est-elle beaucoup plus qu’une institution ?

L’Eglise est plus qu’une institution parce qu’elle est un mystère aussi bien humain que divin.

Le véritable amour ne rend pas aveugle, mais clairvoyant. Il en va de même du regard que nous portons sur l’Eglise. Vue du dehors, l’Eglise n’est qu’une institution historique avec des résultats historiques, mais aussi des erreurs et même des crimes – une Eglise de pécheurs. Mais ce regard ne va pas assez loin. Le Christ en effet fait tellement confiance à nous qui sommes pécheurs qu’il n’abandonne jamais l’Eglise, dussions-nous le trahir tous les jours. Cette inséparable union du divin et de l’humain, du péché et de la grâce, est le secret de l’Eglise. Aux yeux de la foi, l’Eglise est, de ce fait, indestructible.

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