Saint Jacques… La Mecque

saint jacques...la mecqueAu décès de leur mère, deux frères et une sœur apprennent qu’ils ne toucheront leur héritage que s’ils font ensemble, à pied, la marche du Puy-en-Velay à Saint-Jacques de Compostelle.

Ils se mettent pourtant en route, mus par l’appât du gain.

Ils rejoignent leur guide au Puy, et découvrent qu’ils marcheront avec un groupe de six autres personnes, dont un jeune beur qui fait croire à son cousin un peu naïf qu’il l’emmène à La Mecque, alors qu’il poursuit une jeune pèlerine, l’amour de sa vie…

La route est longue, les quiproquos, les conflits, les amours, les rêves et les chemins intérieurs des neuf personnages se déroulent dans des paysages splendides jusqu’à l’arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Auteur : d’après De Dires en Dires n°68 septembre 2007 – AEP du diocèse d’Autun

Fiche technique :

Bandes annonces : Plus d’infos sur ce film

Nationalité : France

Année : 2005

Genre : Comédie

Durée : 1h 52

Interprètes : Artus de Penguern, Muriel Robin, Jean-Pierre Darroussin, Pascal Legitimus, Marie Bunel…

Réalisé par : Coline Serreau

Public : Colégiens-Lycéens

L’avis de :

Coline Serreau est une vraie réalisatrice populaire qui sait capter la sensibilité de ses contemporains dans des films drôles et émouvants. Mais cette fois, elle n’a pas su choisir entre le plaidoyer sociologique, la farce et le conte.Bien qu’elle soit bonne caricaturiste, elle rendrait sa démonstration plus forte si elle ne jouait pas la facilité et poussait au bout la logique du récit. Mais le film respire la gentillesse et la bonhomie et cela convient à son message fraternel.

Thèmes inspirés par le film :

Argent : rapport à l’argent; racisme; famille; la vie en groupe; pèlerinage.

Points d’attention :

Passer les 8 premières minutes du film.

Arrêt sur image : essayer de retrouver les séquences vues. Noter sur un paper-board.

Au début du film, on suit le trajet des 3 lettres (plan fixe sur la boîte, courrier enlevé, centre de tri). Le film commence à l’arrivée de la lettre. Trois maisons totalement différentes qui nous disent beaucoup sur les personnages. On voit les réactions de ceux qui vont devenir les protagonistes du film, dont le moteur est la jalousie.

On pressent les événements qui vont conduire le film.

Questions pour un débat :

Visionner le film en entier, depuis le début.

Ressentis, sans débat (car cela fait appel au vécu, on ne débat pas sur des affects). Chacun est invité à évoquer des images, des paroles, des sons qui l’ont marqué. Chacun peut aussi noter sur un papier la réponse à 3 questions avant de les partager au groupe :

Ce qui m’a plu ?

Ce que je n’ai pas aimé ?

Ce que je n’ai pas compris ?

Par l’écran de projection, le cinéaste me parle. La prise de distance avec l’image est nécessaire par la verbalisation.

Reconstruction du film. Il ne s’agit pas de relater ses émotions, mais de reconstruire ensemble le récit à partir de ce qui a été vu et entendu: comment on entre dans le récit, comment on en sort, quels sont les grands tournants.

Quels sont les objets importants, ceux qui font avancer les gens?

Chacun les répertorie, puis mise en commun en précisant où et quand dans le film nous voyons ces objets et quelles relations se tissent entre les personnages à partir de cet objet.

Sac à dos. Médicaments. Chaussures. Portable. Bâton (surtout pour Claude). Argent: révèle le rapport à l’argent/ Saïd et l’argent de la mère de Ramzi / Ramzi et Elsa (« T’es riche »). Le crédential. La lettre. La bouteille d’eau. Le téléphone et le réseau. Foulard: révélateur de Mathilde. Le verre de whisky.

Les personnages: état initial/ état final (ne jamais commencer par l’analyse des personnages).

Chaque groupe choisit un personnage. Il regarde son état initial, son état final et les diverses transformations qui se sont produites, et à cause de qui ou de quoi. (Les transformations ne se font jamais toutes seules, il faut l’autre ou le groupe)

Ce que le film me donne à penser: en confrontant les notions à chaud (phase 1) et le travail qui a suivi: qu’est-ce que chacun en retire pour lui ?

Pour aller plus loin :

Quelques remarques concernant le cinéma et l’évangélisation (de Bernard Ricard): Le cinéma c’est l’art du récit. La recherche de chemins. Des gens qui marchent, ballottés par les méandres de la vie.

Comme dans la Bible, il ne s’agit pas d’abord d’un catalogue de règles morales, ni de modèles à imiter. Il y a incarnation. C’est l’histoire d’hommes qui marchent, ajustent leur croyance.

Ce qui se vit sur l’écran nous interroge sur notre vécu. C’est l’art de la relecture par l’interface de l’histoire des autres. J’apprends à me reconnaître à partir de ce que je vois des autres. Comment est-ce que je choisis la vie?

En quoi un film non religieux a sa place en aumônerie/catéchèse?

Le récit nous montre des hommes en recherche de sens; en phase d’élaboration de projet de vie. C’est là que Dieu nous attend: le succès de Dieu, c’est lorsque l’homme est debout.

Nous regardons l’œuvre de Dieu dans l’action de l’autre, dans celui qui est à côté de moi.

Les valeurs sont un combat. Pas de recherche de Dieu sérieuse si elle ne se base pas sur une recherche de sens.

Regarder un film, c’est regarder comment des personnes se construisent pour devenir soi-même des personnes adultes et responsables.
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