Les responsables de la pastorale des vocations en France se sont retrouvés pour une journée de formation sur la figure du prêtre et l’appel au sacerdoce

La figure du prêtre aujourd’hui : la joie d’aimer et de servir !

La vocation du prêtre face aux crises – la fidélité créatrice

Cardinal François Bustillo – 15 novembre 2023

Intervention pour les responsables des vocations  à la CEF

La figure du prêtre aujourd’hui : la joie d’aimer et de servir !

Les responsables de la pastorale des vocations en France se sont retrouvés le 15 novembre à la CEF pour une journée de formation passionnante sur la figure du prêtre et l’appel au sacerdoce.

Le Cardinal François Bustillo, auteur d’un ouvrage stimulant (La vocation du prêtre face aux crises : La fidélité créatrice) est intervenu pour nous partager ses convictions.

Morceaux choisis :

1/ Le prêtre vit dans un monde en crise. Mais la crise n’est pas un problème. Elle pousse à des solutions. Et dans ces crises, le prêtre est appelé non seulement à la fidélité, mais surtout la fidélité créatrice.

2/ Notre vocation de prêtre est magnifique.  Il nous faut repartir de la grâce de l’ordination, et ces mots prononcés de l’ordination, debout, prêt et disponible : me voici !

3/ N’oublions pas la vision ! A force d’être dans la gestion on oublie la vision. Enterrer la dynamique de la vision, c’est enterrer la dynamique du rêve. Or l’Eglise a fait rêver durant des siècles, dans tous les domaines. Aujourd’hui elle fait pleurer. Pour toutes sortes de raisons nous nous lamentons (les évêques sont mous, les médias nous détestent, les églises sont vides…). Il nous faut sortir du Livre des Lamentations et entrer dans le Livre du Cantique des Cantiques.

4/ Nous avons reçu l’onction, l’onction est le moteur de la mission. Trop souvent cette onction est entravée, ou enterrée, écrasée par les difficultés ou le découragement.  N’oublions pas la force de l’onction (cf. St Paul à Timothée, ou l’enfant prodigue qui rentre en lui-même.) Rentrer en soi-même n’est pas un mouvement de fuite intimiste mais un exercice de mémoire : d’où je viens.

Nous assumons les pages sombres du passé. La figure du prêtre a été abimée par la crise des abus. Nous apprenons du passé (l’histoire est maitresse de vie) pour écrire des pages lumineuses.

5/ La vocation sacerdotale est lumineuse, elle apporte quelque chose de magnifique au monde. Le prêtre annonce la Bonne Nouvelle. Il apporte l’amour de Dieu et la vie de Dieu. C’est notre vocation : non pas gérer des réunions, des structures ou être des fonctionnaires de sacrements mais annoncer l’amour de Dieu… et l’annoncer sans messianisme naïf, sans tomber dans une lecture caricaturale, celle de l’Arche de Noé avec les élus et les perdus.

6 / Pour cela les prêtres sont invités à vivre une saine paternité. A ne pas confondre avec le paternalisme. La paternité est liée à la fécondité, à la vie. Dans le domaine bio-existentiel, le prêtre est présent, du début à la fin de la vie humaine. Il accompagne. Il n’est pas là pour une fonction mais pour transmettre dans chacune des étapes une Parole de vie. Pour cela le prêtre est disponible. Trop souvent le prêtre semble débordé, il est en fait dispersé ;  il est invité à mettre de l’ordre dans sa vie. Et prendre le temps d’écouter. Une écoute chaste, détachée : ni pour séduire, ni pour dominer mais pour conseiller, orienter au nom du bien.

7/ Sa vocation est une vocation pascale : il transmet la vie… et l’enthousiasme ! On doit par notre vocation susciter la joie de se donner et la joie de vivre.

Les jeunes ont envie de se donner. Notre vocation de prêtre peut susciter en eux la joie de se donner et la joie de vivre. Si on montre la peine, on suscite la peine. Si on montre une passion, on va susciter le désir de se donner et de vivre par passion.  Nous suscitons des vocations par la passion. Notre vie est belle, notre vocation est d’offrir la vie. Oui, l’Eglise propose un idéal mais pas une idéologie. Le moteur de notre vocation doit être l’amour. Et souvent on l’a oublié.

8/ La place de la vie spirituelle est fondamentale dans la vie du prêtre. Dans le mot animation, il y a le mot âme : il s’agit de faire circuler la vie. Il faut soigner l’intériorité. La société est remplie de gens capables, remplis de talents mais on attend d’abord du prêtre qu’il soit une personne spirituelle, qui donne ouverture à la vie intérieure. Dans le livre de Daniel, le Roi est déchu car il a été trouvé « trop léger », sans densité, sans solidité. Sans vie intérieure. La Parole de Dieu et la méditation nous permettent non pas de faire le vide mais de faire le plein.  On attend du prêtre qu’il donne par sa vie des réponses de foi, des réponses évangéliques, un regard spirituel qui engage et encourage.

9/  Pour que la vie du prêtre soit lisible, visible et crédible, il doit être présent dans la vie des gens. Avec une qualité de présence, sans être un prêtre courant d’air.  De là vient sa juste autorité.

10/ La fidélité du prêtre, c’est d’être créatif.  La fidélité n’est pas figée. On a reçu un patrimoine merveilleux, le patrimoine de l’Eglise. Ce patrimoine, l’Esprit Saint nous inspire de le proposer de manière créative, joyeuse, audacieuse… La fidélité n’est pas dépassée : elle nous rassure et nous structure (on est tous fidèle à une marque, un parfum, un club de foot…). Mais elle ouvre à la créativité, pour éviter les pièges : le formalisme, le moralisme, le spiritualisme…  Sinon on enterre l’Evangile.

11/ Nous sommes le fils de la Résurrection. La vertu de l’Espérance s’expérimente quand on est dans l’épreuve.  Dans la situation d’impasse apparente, on se rappelle que dans la tradition chrétienne il n’y a pas d’impasse mais… des passages. La mer s’ouvre. On peut sortir, on peut s’en sortir.

Proposons aux jeunes de donner leur vie. Non pas du sucre. Mais du sel. Le Christ nous invite à tout donner pour le Royaume.

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