Les 5 ans de la Plate-forme Ecclésiale pour le Service Civique

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En ce 15 juin 2015, la Plate-forme Ecclésiale pour le Service Civique, créée pour accompagner le développement du Service Civique dans les réseaux ecclésiaux, a fêté ses 5 ans. Une nouvelle étape pour accompagner la montée en puissance du dispositif Service civique au niveau national.

En mars 2015, le Service Civique fêtait ses 5 ans (voir notre article ici). Et depuis le 1er juin, il est devenu « universel » : tout jeune de moins de 25 ans qui le souhaite doit pouvoir faire une mission de Service Civique qui lui convienne. Un renforcement des moyens de l’Agence du Service Civique permettra de concrétiser cette ambition. Et la Plate-forme Ecclésiale pour le Service Civique souhaite s’engager sur cette montée en puissance du Service Civique en permettant davantage de missions dans les réseaux ecclésiaux.

La Plate-forme Ecclésiale pour le Service Civique fête également ses 5 ans en ce 15 juin 2015, bien que la charte officialisant l’engagement des associations membres ait été signée il y a 4 ans, le 15 juin 2011. (voir ici le communiqué sur la signature de la charte)

La mission de la Plate-forme Ecclésiale pour le Service Civique

Depuis son lancement informel en 2010, la Plate-forme réunit une vingtaine de diocèses et de mouvements qui ont toute à cœur d’offrir un Service Civique de qualité ouvert à tous et qui sert le Bien commun.

Outre s’engager à avoir une attention toute particulière aux jeunes accueillis, se lancer dans le Service Civique, c’est aussi l’occasion d’accepter de se laisser déplacer. Un volontaire, avec son regard neuf, est un puissant moteur de changements. Il est souvent difficile de savoir qui a aidé qui ! Au final tout le monde y est gagnant.

Et au-delà, c’est tout un projet de société qui est en jeu, celui d’une société plus solidaire, plus ouverte.

Un nouveau coordinateur national

Le coordinateur actuel, Adrien Honda-Bonrhauser, arrivé en juin 2010 au Service national pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations, termine sa mission ce mois-ci (lire son témoignage). En cinq ans, de nombreux mouvements, diocèses ont été accompagnés sur leur réflexion autour du Service Civique, des centaines de jeunes ont grandi en menant à bien des missions de tout ordre, mais où le service du frère n’était jamais loin. Des outils, des formations communes ont été mises en place. Des liens avec d’autres acteurs du Service Civique ont été noués. Une base solide a été posée pour que son successeur, qui commencera sa mission au premier septembre, puisse continuer de faire grandir le volontariat dans les organismes d’Église, au même moment où le nombre de volontaires doit passer à 150 000 jeunes par an (contre 85 000 en 5 ans). L’Église a de nombreuses et belles missions à offrir, soyons au rendez-vous !

Témoignages

À l’occasion de ce double anniversaire, quelques témoignages vous donneront une idée de ce qu’est le Service Civique.

 

Bénédicte CoudercBénédicte Couderc, responsable du Service Civique à Fondacio

Il y a 5 ans naissait le Service Civique et pour Fondacio cette modalité d’engagement a été une évidence pour 2 raisons principales. Notre mouvement, dans sa pédagogie, encourage les jeunes à s’engager et à se mettre au service des autres, le Service Civique a donc été pour nous l’occasion d’ouvrir aux jeunes des possibilités de missions plus larges et dans la durée. D’autre part, le Service Civique implique un accompagnement du volontaire dans ses enjeux personnels, aussi bien dans la mission qui lui est confiée que dans la construction de son projet d’avenir. Là encore, le projet vient rejoindre la pédagogie de Fondacio pour les jeunes. En les accompagnant, nous les aidons à être de vrais acteurs de leur vie, de la société et du monde. C’est une réelle richesse que cette ouverture, une aventure d’accompagnement de vie dans tous ses enjeux : tenir dans un engagement et ce qu’il implique de contraintes et de devoirs mais aussi dans ses joies tels la vie en équipe, la découverte de l’autre, le travail en commun pour atteindre un objectif et sa réalisation concrète. A chaque fois, ce sont des rencontres riches, des échanges qui nous construisent tous, les jeunes dans leur projet de vie et nous, comme structure d’accueil, dans une ouverture toujours plus grande à l’autre dans toute sa différence, sa nouveauté, son regard particulier sur le monde et ses enjeux, et ce d’autant plus que les volontaires que nous accueillons ne sont pas toujours croyants.

Ainsi la présence de volontaires en Service Civique nous a permis développer et d’enrichir les animations sur une Pause-Café proposée aux jeunes de l’aumônerie d’un Lycée professionnel. Plus grand temps d’ouverture, suivi des propositions d’animation, promotion des temps forts, lien entre les différents bénévoles, diversification des propositions voilà tout ce que ces volontaires nous ont apporté, avec un regard critique sur notre pédagogie pour qu’elle réponde mieux aux jeunes auxquels elle s’adresse. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres du dynamisme qu’apportent ces jeunes à nos projets.

 

Philippe Chauveau, tuteur de volontaires Service Civique, à l’Arche d’Aigrefoin.

Etre tuteur d’un jeune en Service Civique à L’Arche c’est être acteur et témoin de sa croissance. Le tuteur, par des rencontres régulières, aide le jeune en service civique à mettre des mots sur l’expérience qu’il est en train de vivre, les transformations qu’elle opère, ou pas, en lui. Il l’aide  à mieux se connaitre, avec ses limites et ses capacités qu’il découvre parfois avec surprise. Nous sommes là pour que ces dix mois ne soient pas une parenthèse dans sa vie mais, au contraire, s’y intègrent et lui permettent d’en trouver le sens et parfois même une orientation professionnelle.

Les volontaires sont une source intarissable d’étonnement par la diversité de leurs parcours, parfois chaotiques. Leur capacité à faire confiance, à se donner complètement dans leur mission et à laisser les personnes handicapées les transformer est source d’émerveillement. Ils nous appellent à beaucoup de respect et de vérité dans leur accompagnement, à la patience aussi. Ils nous appellent à croire en l’Espérance qui « voit ce qui n’est pas encore et qui sera » et qui, selon Péguy étonne Dieu lui-même.

 

Aliénor - secours catholique - service civiqueAliénor Vidal, chargée de projet « Service Civique » au Secours Catholique depuis 8 mois

Le Secours Catholique accueille des jeunes en Service Civique depuis 5 ans, depuis la création du dispositif. Les volontaires sont engagés dans des actions de solidarité avec des personnes en précarité (familles, jeunes, migrants, roms, personnes à la rue…). En 2014, 114 jeunes ont été accueillis un peu partout en France. Leur accueil est essentiel pour nous.

A la question, « quelles joies rencontrez-vous dans l’accueil d’un volontaire ?», voici ce que répondaient certains tuteurs lors d’une rencontre en mai dernier (les tuteurs sont les personnes chargées d’accompagner dans leur mission et leur projet personnel  les volontaires) :

« Quelle joie de voir des jeunes s’épanouir, se former, acquérir des compétences », « J’apprécie leur dynamisme, leur engagement et leur optimisme. Ils bousculent notre routine et apportent des tas d’idées neuves ! », « Grâce à eux des projets très novateurs voient le jour  et rapidement en plus !»

Les volontaires eux témoignent que ce dispositif leur permet de découvrir d’autres réalités, de s’engager dans une action de solidarité, de vivre une expérience personnelle forte, de prendre des responsabilités, se découvrir, de grandir, le tout dans un cadre défini.

 

Cécile Beuneu-Yameogo, chargé de projet de la FACEL Yvelines (diocèse de Versailles)

La FACEL Yvelines s’est lancée dans le service civique car cela semblait en parfaite adéquation avec notre projet éducatif : mixité sociale, responsabilité, engagement des jeunes, et des dizaines de projets dans nos cartons faute de capacité à être partout tout nous invitait à nous lancer et la rencontre d’Adrien a permis de transformer cette intuition en réalité.

Le service civique nous remue, nous place face à des questions que l’on ne se pose plus par la force de l’habitude. Cela permet ainsi un nouveau regard, une mixité qui nous bouscule, nous remet en cause et fait revenir parfois à l’essentiel.

Cela permet aussi d’élargir notre cercle de bénévoles en proposant à des tuteurs de se former et de suivre des jeunes en mission de service civique.

Cette expérience intergénérationnelle est souvent très riche et permet un autre regard porteur d’espérance sur la jeunesse et sa capacité réelle mais parfois remise en doute à s’engager, à servir.

Cette dynamique porte du fruit pendant la mission et après, elle convertit les regards sur l’autre différent dans son âge, son origine, … que ce soit du point de vue du volontaire ou des salariés et bénévoles de nos associations.

 

« Le service civique, se rendre utile pour grandir » : des jeunes volontaires en Service civique dans le diocèse d’Orléans, du MRJC ou de la DCC témoignent


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