◊ La Porte Sainte

Du point de vue symbolique, la Porte Sainte prend une signification particulière: c’est le signe le plus caractéristique, car le but est de pouvoir la franchir. Son ouverture par le Pape constitue le début officiel de l’Année Sainte. À l’origine, il n’y avait qu’une seule porte, à la basilique Saint-Jean-de-Latran, qui est la cathédrale de l’évêque de Rome. Pour permettre aux nombreux pèlerins d’accomplir le geste, les autres Basiliques romaines ont également offert cette possibilité.

En passant ce seuil, le pèlerin se souvient du texte du chapitre 10 de l’Évangile selon Jean: «Je suis la porte: celui qui entre à travers moi, il sera sauvé; il entrera et sortira et trouvera le pâturage». Le geste exprime la décision de suivre et de se laisser guider par Jésus, qui est le Bon Pasteur. D’ailleurs, la porte est aussi un passage qui introduit à l’intérieur d’une église.

Pour la communauté chrétienne, ce n’est pas seulement l’espace du sacré, auquel s’approcher avec respect, avec des comportements et avec des vêtements appropriés, mais c’est un signe de la communion qui lie chaque croyant au Christ: c’est le lieu de la rencontre et du dialogue, de la réconciliation et de la paix qui attend la visite de chaque pèlerin, l’espace de l’Église comme communauté des fidèles.

À Rome, cette expérience se charge d’une signification spéciale, pour le renvoi à la mémoire de Saint Pierre et Saint Paul, Apôtres qui ont fondé et formé la communauté chrétienne de Rome et qui, par leurs enseignements et leur exemple, sont une référence pour l’Église universelle. Leur sépulcre se trouve ici, où ils ont été martyrisés; Avec les catacombes, c’est un lieu d’inspiration continue.

◊ Porte Sainte de Saint-Pierre

La Porte Sainte de Saint-Pierre n’est ouverte par le Pape qu’à l’occasion du Jubilé. Habituellement, c’est la première porte à être ouverte, indiquant l’ouverture de l’Année Sainte. Les premières mentions de ce rite en la basilique Saint-Pierre, remonte à l’an 1500, avec le pape Alexandre VI. Présentement, le mur qui recouvre la porte est détruit au cours des jours précédant son ouverture. À cette occasion, on en extrait un coffret qui y a été mis depuis la précédente Année Sainte, et dans lequel se trouve la qui permet d’ouvrir la porte.

Le pape pousse les battants de la porte de manière symbolique. Aussi pour des raisons de sécurité, l’utilisation du marteau avec lequel pendant le rite on frappait le diaphragme de brique qui le couvrait a été retiré.

La porte reste toujours ouverte pour le passage des pèlerins. Avec ce geste, on peut non seulement vivre pleinement l’indulgence liée à l’Année Sainte, mais cela peut aussi signifier que son propre chemin de conversion est parvenu à la rencontre avec le Christ, la « porte » qui nous unit au Père.

En 1949, un concours pour fut lancé pour la réalisation de la Porte pour le jubilé de l’année suivante. Ce concours fut remporté par le sculpteur Vico Consorti, qui l’exécuta en 11 mois, à temps pour l’inaugurer la veille de Noël 1949.

La porte fut un don au pape Pie XII de la part de Francesco Von Streng, évêque de Lugano et Basilea, et de sa communauté, en remerciement au Seigneur pour avoir épargné la Suisse de la guerre. Le thème que le sculpteur a suivi pour la réalisation des panneaux qui auraient ensuite composé la porte a été dicté par les paroles du Pape: «Concède, ô Seigneur, que cette année sainte soit l’année du grand retour et du grand pardon».

Le cycle sculptural, en effet, raconte l’histoire de l’homme en seize panneaux partant du péché et l’expulsion du Paradis Terrestre, aux apparitions du Christ ressuscité à Thomas et à tous les Apôtres réunis pour arriver à l’image du Christ comme porte de salut dans le dernier panneau.