Message de Jean-Paul II pour la 41e journée mondiale de prière pour les vocations (2004)

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Message du Saint Père pour la 41e JMV (2004)

 

Vénérés Frères dans l’Épiscopat, 
très chers Frères et Sœurs !

“Priez donc le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson” (Lc 10, 2)
Dans ces paroles de Jésus adressées aux Apôtres apparaît la sollicitude que le Bon Pasteur manifeste toujours pour ses brebis. Il fait tout pour qu’elles « aient la vie et qu’elles l’aient en abondance » (Jn 10, 10). Après sa résurrection, le Seigneur confiera aux disciples la responsabilité de poursuivre sa mission, afin que l’Évangile soit annoncé aux hommes de tous les temps. Comme ils sont nombreux ceux qui ont répondu avec générosité et continuent de répondre à sa continuelle invitation : « Suis-moi ! » (Jn 21, 22). Il s’agit d’hommes et de femmes qui acceptent de mettre totalement leur existence au service de son Royaume.

A l’occasion de la prochaine 41e Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, fixée traditionnellement au 4e dimanche de Pâques, tous les fidèles s’uniront dans une fervente prière pour les vocations au sacerdoce, à la vie consacrée et au service missionnaire. En effet, notre premier devoir est de prier le « Maître de la moisson » pour ceux qui suivent déjà de plus près le Christ dans la vie sacerdotale et religieuse, et pour ceux qu’Il ne cesse d’appeler, dans sa miséricorde, à de si importantes fonctions ecclésiales.

Prions pour les vocations !
Dans la lettre apostolique Novo millennio ineunte j’ai observé qu’on « enregistre aujourd’hui, dans le monde, malgré les vastes processus de sécularisation, une exigence diffuse de spiritualité, qui s’exprime justement en grande partie dans un besoin renouvelé de prière » (n° 33). Notre demande unanime au Seigneur afin qu’il « envoie des ouvriers pour sa moisson » s’intègre dans ce « besoin de prière ». Avec joie, je remarque que dans de nombreuses Églises particulières on fonde des « cénacles » de prière pour les vocations. Dans les grands séminaires et dans les maisons de formation des instituts religieux et missionnaires, on organise des rencontres à cette fin. Bien des familles deviennent de petits « cénacles » de prière, qui aident les jeunes à répondre avec courage et générosité à l’appel du divin Maître.

Oui ! La vocation au service exclusif du Christ dans son Église est un don inestimable de la bonté divine, un don à implorer avec insistance et dans une humilité pleine de confiance. A ce don, le chrétien doit s’ouvrir toujours davantage, en veillant à ne pas laisser passer « le temps de la grâce » et « le temps de la visite » (cf. Lc 19, 44).

La prière unie au sacrifice et à la souffrance revêt une signification particulière. La souffrance, vécue comme accomplissement dans sa propre chair de ce qui manque « aux épreuves du Christ, pour son Corps qui est l’Église » (Col 1, 24), devient une forme d’intercession on ne peut plus efficace. Tant de malades partout dans le monde unissent leurs souffrances à la croix de Jésus, pour implorer de saintes vocations ! Ils m’accompagnent aussi spirituellement dans le ministère pétrinien que Dieu m’a confié, et ils apportent à la cause de l’Evangile un concours inestimable, même s’il est souvent tout à fait caché. Prions pour ceux qui sont appelés au sacerdoce et à la vie consacrée.

Je souhaite de tout cœur qu’on intensifie toujours davantage la prière pour les vocations. Une prière qui soit adoration du mystère de Dieu et action de grâce pour les « grandes choses » qu’Il a accomplies et ne cesse de réaliser, malgré la faiblesse des hommes. Une prière contemplative, remplie d’émerveillement et de gratitude pour le don des vocations. 
L’Eucharistie est au cœur de toutes les initiatives de prière. Le Sacrement de l’Autel revêt une importance capitale pour la naissance des vocations et pour leur persévérance, parce que ceux qui sont appelés peuvent trouver dans le sacrifice rédempteur du Christ la force pour se consacrer totalement à l’annonce de l’Évangile. A la célébration eucharistique, il est bon d’unir l’adoration du Saint Sacrement, en prolongeant ainsi, d’une certaine façon, le mystère de la Messe. Contempler le Christ, présent réellement et substantiellement sous les espèces du pain et du vin, peut susciter dans le cœur de celui qui est appelé au sacerdoce ou à une mission particulière dans l’Église le même enthousiasme qui poussa Pierre à s’écrier sur la montagne de la Transfiguration : « Seigneur, il est heureux que nous soyons ici » (Mt 17, 4 ; cf. Mc 9, 5 ; Lc 9, 33). C’est une façon privilégiée de contempler le visage du Christ avec Marie et à l’école de Marie, celle qui par son attitude intérieure peut bien être nommée « femme “eucharistique” » (Ecclesia de Eucharistia, n° 53).

Puissent toutes les communautés chrétiennes devenir « d’authentiques écoles de prière », où l’on prie afin que les ouvriers ne manquent pas dans le grand champ du travail apostolique. De plus, il est indispensable que l’Église accompagne d’une continuelle sollicitude spirituelle ceux que Dieu a déjà appelés, et qui « suivent l’Agneau partout où il va » (Ap 14, 4). Je pense aux prêtres, aux religieuses et aux religieux, aux ermites, aux vierges consacrées, aux membres des instituts séculiers, en somme à tous ceux qui ont reçu le don de la vocation et portent « ce trésor dans des poteries sans valeur » (2 Co 4, 7). Dans le Corps mystique du Christ, il existe une grande variété de ministères et de charismes (cf. 1 Co 12, 12), tous orientés vers la sanctification du peuple chrétien. Dans l’engagement commun vers la sainteté, qui doit animer chaque membre de l’Église, il est indispensable de prier pour que « ceux qui sont appelés » demeurent fidèles à leur vocation et atteignent le plus haut degré possible de perfection évangélique. 

La prière de ceux qui sont appelés
Dans l’exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis, j’ai souligné que « c’est une exigence naturelle de la charité pastorale à l’égard de son Église particulière et de son avenir ministériel qui engage le prêtre à se soucier de se trouver, en quelque sorte, un successeur dans le sacerdoce » (n° 74). En sachant que Dieu appelle ceux qu’il veut (cf. Mc 3, 13), chaque ministre du Christ doit pourtant avoir le souci de prier avec persévérance pour les vocations. Nul plus que lui n’est à même de percevoir l’urgence qu’une nouvelle génération de personnes généreuses et saintes prenne leur relais afin d’assurer l’annonce de l’Evangile et l’administration des sacrements.

C’est justement dans cette perspective que « l’adhésion spirituelle au Seigneur, à la vocation propre et à la mission » (Vita consecrata, n° 63), est on ne peut plus nécessaire. De la sainteté des appelés dépend la force de leur témoignage, capable d’entraîner d’autres personnes en les poussant à remettre leur propre vie au Christ. De cette manière on s’oppose à la baisse des vocations à la vie consacrée, qui menace l’existence de nombreuses œuvres apostoliques, surtout dans les pays de mission.

De plus, la prière de ceux qui sont appelés, prêtres et personnes consacrées, revêt une importance particulière, parce qu’elle est insérée dans la prière sacerdotale du Christ. En eux, Il prie le Père pour qu’Il sanctifie et garde dans son amour ceux qui, tout en étant dans ce monde, ne lui appartiennent pas (cf. Jn 17, 14-16).

Que l’Esprit Saint fasse de l’Église entière un peuple de priants qui élèvent leur voix vers le Père céleste pour implorer de saintes vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Prions pour ceux que le Seigneur a choisis et appelés afin qu’ils soient de fidèles et joyeux témoins de l’Evangile, auquel ils ont consacré leur existence. 
 

 

Vers Toi, Seigneur, nous nous tournons avec confiance !
Fils de Dieu,
envoyé par le Père aux hommes de tous les temps
et de toutes les parties de la terre !
Nous T’invoquons par Marie,
ta Mère et notre Mère :
fais que les vocations ne manquent pas dans l’Eglise,
en particulier celles de donation totale à ton Royaume.

Jésus, unique Sauveur de l’homme !
Nous Te prions pour nos frères et sœurs
qui ont répondu “oui” à ton appel
au sacerdoce, à la vie consacrée et à la mission.
Fais que leurs existences se renouvellent de jour en jour,
et deviennent un vivant Evangile.

Seigneur miséricordieux et saint,
continue à envoyer de nouveaux ouvriers
à la moisson de ton Royaume !
Aide ceux que Tu appelles à Te suivre
en notre temps :
fais qu’en contemplant ton visage
ils répondent avec joie à la merveilleuse mission
que Tu leur confies 
pour le bien de ton peuple et de tous les hommes.
Toi qui es Dieu et vis et règnes
avec le Père et l’Esprit Saint
pour les siècles des siècles. 
Amen.

 

Du Vatican, le 23 novembre 2003
JOANNES PAULUS II

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