« Nous n’avons pas à être signes d’Église, mais signes du Christ »

Synode sur la Nouvelle Évangélisation – Intervention du mardi 9 octobre après-midi

« Si le phénomène de la sécularisation existe en nos pays de vieille chrétienté, il ne doit pas nous décourager mais renouveler en nous l’esprit missionnaire. Il nous faut regarder le monde d’aujourd’hui avec le regard du Père. Ce monde est aimé de Dieu. Il le voit comme le monde de ses enfants dans la diversité des peuples, des cultures et des religions. C’est la famille humaine dont il est le Père. La trace divine de cette paternité, c’est l’amour au cœur de tout être humain. Chrétiens, dans la grâce de la Révélation, nous savons que l’amour vient de Dieu, que l’amour est Dieu, comment le faire reconnaître? Ce fut toute la mission de Jésus. C’est aujourd’hui la nôtre. 

Le Concile Vatican II a présenté l’Eglise comme sacrement de l’union des hommes avec Dieu et des hommes entre eux. Un sacrement c’est une réalité du monde qui révèle le mystère du salut parce qu’elle en est la réalisation. Sans être du monde, notre Église est-elle bien dans le monde ? Elle est visible mais son message est-il lisible ? Aussi, en quelque sorte, nous n’avons pas à être signes d’Église, mais signes du Christ, et c’est en cela que nous serons l’Église: visage et parole du Christ, vivant et proclamant la foi de toujours dans les mots d’aujourd’hui. 

Il me souvient d’une parole toujours actuelle du Cardinal Suhard, initiateur de la Mission de France: « Il ne s’agit pas d’obliger le monde à entrer dans l’Église telle qu’elle est, mais de faire une Église capable d’accueillir le monde tel qu’il est. » Pour notre Synode, c’est tout un programme. Quel bonheur de proposer la Bonne Nouvelle de Jésus à tous ces hommes et femmes d’aujourd’hui, aux jeunes et aux enfants, qui ne savent pas qu’ils sont là tout près de la Source. » 

 

Mgr Yves Patenôtre, archevêque de Sens