« Les Français et la faim dans le monde », un sondage du CCFD-Terre solidaire, en partenariat avec La Croix

CCFDA l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation le 16 octobre 2014, le CCFD-Terre Solidaire a publié les résultats du sondage « Les Français et la faim dans le monde » réalisé par CSA, en partenariat avec La Croix.

Selon ce sondage, la faim dans le monde est toujours une réalité pour les Français.
Trois personnes sur quatre estiment que les activités des multinationales de l’agroalimentaire dans les pays du Sud ne bénéficient pas aux populations.
Le CCFD-Terre Solidaire dénonce les fausses solutions proposées pour lutter contre la faim dans le monde.

 La faim dans le monde est toujours une réalité

91% des Français sont conscients que la situation de la faim dans le monde ne s’améliore pas (50% pensent que la situation se dégrade – soit 7% de plus qu’en 2013 – et 41% qu’elle n’évolue pas vraiment). Les causes pointées par les personnes interrogées sont multiples, et ciblent principalement la responsabilité des pays du Nord (39% pointent le gaspillage, 39% la spéculation des marchés financiers sur les produits agricoles, 22% l’agriculture industrialisée, 21% le changement climatique)*.
Par ailleurs, les Français font majoritairement confiance à l’action de la société civile (45%) et des instances internationales (31%) plutôt qu’à celle des gouvernements des pays du Nord (5%) comme des pays du Sud (4%), ou des multinationales (3%) pour y remédier.

Alors que les derniers chiffres de la FAO font état d’une diminution de 100 millions de personnes souffrant de la faim (sur 905 millions) depuis 10 ans, le CCFD-Terre Solidaire rappelle que 2 à 3 milliards de personnes sont régulièrement victimes de périodes d’insécurité alimentaire.

Les multinationales de l’agroalimentaire, mauvais acteurs de la lutte contre la faim dans le monde

3 Français sur 4 estiment que les activités des multinationales de l’agroalimentaire dans les pays du Sud ne bénéficient pas aux populations. Pour remédier aux impacts négatifs des activités de certaines multinationales, 65% d’entre eux pensent que l’État français devrait réglementer et contrôler l’accès des multinationales françaises aux ressources naturelles des pays du Sud.
De même, contrairement à ce qu’affirment les multinationales du secteur OGM, ils sont 78% à penser que les organismes génétiquement modifiés ne sont pas une solution pour lutter contre la faim et le changement climatique.

Face à la multiplication des initiatives lancées aujourd’hui par certains États avec des multinationales de l’agroalimentaire pour lutter contre l’insécurité alimentaire, en particulier en Afrique, le CCFD-Terre Solidaire tire la sonnette d’alarme. En effet, loin de répondre à un enjeu de sécurité alimentaire ces initiatives menacent la souveraineté alimentaire des populations en poussant les États concernés à mettre en œuvre des mesures de dérégulation et d’ultra-libéralisation de leur secteur agricole au bénéfice des multinationales. Accaparement de terres, monocultures d’exportation, recours aux pesticides, voire aux OGM… Ces pratiques mettent en danger les agricultures familiales et paysannes de ces pays.
Avec des organisations de la société civile du Nord et du Sud, le CCFD-Terre Solidaire :
– se mobilise pour des investissements responsables dans l’agriculture (plaidoyer pour l’adoption de principes responsables dans l’agriculture exigeants, dans le cadre des Nations Unies).
– dénonce les impacts négatifs de la Nouvelle Alliance pour la Sécurité alimentaire et la Nutrition du G8 et les dangers de l’Alliance globale pour l’Agriculture intelligente face au climat, lancée en septembre à New York.
En France, le CCFD-Terre Solidaire soutient plusieurs propositions pour mieux encadrer les activités des entreprises multinationales en instaurant notamment dans le droit français un devoir de vigilance des sociétés mères et entreprises donneuses d’ordre à l’égard de leurs filiales et de leurs sous-traitants.

Pour nourrir le mieux possible l’humanité d’ici 2030, les Français privilégient un modèle agricole basé sur les petites exploitations.
83% des Français choisissent cette option contre 14% qui lui préfèrent une agriculture industrielle. Depuis plusieurs années, les Français réaffirment leur soutien aux petites exploitations, les plus à mêmes de lutter durablement contre la faim.

Le CCFD-Terre Solidaire rappelle que l’agriculture familiale produit 60% de l’alimentation dans le monde. Il soutient plusieurs centaines d’organisations à travers le monde qui développent des alternatives innovantes au modèle dominant. La mise en œuvre de ces modèles paysans et agroécologiques atteste des capacités de ces alternatives, déjà reconnues par la communauté internationale et scientifique, à répondre aux défis de la faim et de la dégradation de l’environnement.
Ce sont ces modèles d’agriculture familiale et paysanne qui doivent aujourd’hui bénéficier de soutiens politiques et financiers pour leur assurer un développement durable et garantir efficacement la sécurité alimentaire des populations.

Liens utiles :

> Le dossier sur le site du CCFD-Terre Solidaire

> Vidéo de Guy AUrenche sur les résultats du sondage

> Dossier sur le site de La Croix