En ce jeudi saint, Benoit, prêtre du diocèse d’Angoulême, nous partage comment l’expérience du covid-19 lui fait porter un autre regard sur sa vocation :

« Prêtre diocésain, ma vocation et ma mission sont en grande partie d’être au milieu des gens et de les inviter à se rassembler pour célébrer, partager, s’entraider. Le confinement pourrait venir empêcher de vivre pleinement cette vocation : chacun doit rester chez soi, les contacts humains sont réduits, les rassemblements sont interdits.
Cette situation vient pourtant étonnamment développer ce qui fait de moi un prêtre.
Dans la dimension de proximité d’abord. Dans l’attention aux personnes, à chacun, aux plus âgés, aux plus fragiles, aux plus défavorisés. Me voilà à prendre des nouvelles par téléphone de tel ou tel dont je me soucie moins ordinairement, à trouver de la nourriture pour telle famille dans le besoin. Mon ministère de proximité, de présence simple et gratuite, prend toute son urgence et toute sa mesure.
Dans la dimension universelle aussi. Célébrer seul la messe, c’est avoir le cœur totalement ouvert et disponible à l’ensemble de l’humanité, aux dimensions de tout l’univers. C’est prier dans le silence de ceux qui ne sont pas là, de tous ceux qui ne sont pas là… et comme il n’y a personne physiquement, tous, absolument tous se retrouvent dans mon humble prière. Le « mangez en tous », « buvez-en tous » résonne d’une façon tout à fait nouvelle et belle… dans une communion pleine et universelle.
Et si le confinement venait réveiller en moi des dimensions nouvelles ou enfouies de ma réponse à l’appel de Dieu ? »