Question d’ados : Un(e) de mes proches est décédé(e)

Illustration fiche 4

Un(e) de mes proches est décédé(e)…

 

Chaque soir les informations nous donnent le nombre de morts de la journée. En quelques jours, des milliers en France, des dizaines de milliers dans le monde. La mort rôde, elle plane, nous sommes confinés pour éviter qu’elle ne se propage.

Elle peut ne rester qu’un nombre, une statistique ou une menace, mais quand elle touche un proche, un ami, un parent, voilà que la mort devient une réalité tragique, dramatique. D’autant que les circonstances actuelles vont faire qu’on ne pourra probablement pas avoir la possibilité de se retrouver, de prier ensemble, de prendre le temps de faire mémoire, de se réconforter.

Nous vivons ce temps de confinement au moment de la fin du carême et du début des fêtes pascales : ce mystère pascal doit nous aider à vivre les décès que nous pourrions connaître dans notre entourage proche. Là est le cœur de la foi des chrétiens, le mystère le plus entier, le plus profond, le plus inouï aussi. Nous annonçons que Jésus Christ est ressuscité. Un homme qui était mort est revenu à la vie, ou plus exactement, la vie n’a pas été arrêtée par l’événement de la mort. Cet événement que Jésus vit, nous comprenons que tous les hommes sont invités par Dieu à le vivre. Jésus ouvre la voie, tous sont invités, appelés à l’emprunter. L’on découvre que Dieu n’est pas le dieu des valeurs ou d’une morale, mais qu’il est Dieu de Vie, et de Vie infinie.

C’est cette annonce qui ouvre l’espérance des chrétiens et qui peut ouvrir l’espérance de tous les hommes. Notre vie terrestre n’est pas marquée par la mort comme par une fin. Il y a bien disparition physique, nous ne pourrons plus vivre ensemble comme jusqu’à maintenant, mais nos relations avec la personne défunte doivent continuer. Différemment, autrement, mais continuer.

Ceux qui restent doivent alors apprivoiser cette nouvelle relation, trouver des mots, des gestes, des moyens pour l’entretenir, non seulement dans la mémoire des souvenirs, mais aussi dans la mémoire du cœur et dans le présent de l’amour que nous portons pour eux. C’est ce qu’on appelle le travail de deuil, accepter cette rupture, parfois brutale – et elle peut l’être dans l’épisode de pandémie que nous traversons –, et qui peut parfois sembler injuste. Il n’est pourtant pas question ici de justice ou d’injustice : certaines morts seraient-elles plus justes que d’autres, plus méritées en quelque sorte ? Assurément non, mais la mort est inhérente à toute vie, elle fait partie de la vie. Elle apparaît brutalement quand nous ne nous sommes pas préparés, mais elle ne doit pas nous apparaître « juste » ou « injuste ».

Pour vivre cette « transformation de relation », qui passe par la parole, l’écoute, la prière, la mémoire…, pour entrer dans une espérance, il est nécessaire d’être avec d’autres ! Le groupe d’aumônerie est évidemment un lieu qui prend là toute son importance. Les échanges entre ados, leur soutien mutuel sera précieux : à travers les réseaux sociaux, le téléphone, il est bon d’encourager ce compagnonnage entre pairs. L’animateur du groupe aura aussi toute sa place pour inviter à l’expression et au partage des émotions (tristesse, culpabilité, colère…). Il veillera à ce que l’adolescent ait une personne de confiance proche de lui qui puisse l’écouter. Il aidera à trouver une manière de faire mémoire (mettre une photo de la personne décédée dans sa chambre, lui écrire une lettre ou une chanson, mettre en évidence un cadeau fait par cette personne…). En tant que compagnon dans la foi, l’animateur saura également écouter et ouvrir la Parole de Dieu et le trésor de la foi chrétienne, pour redire la présence de toute l’Église et de la communion des saints qui nous lie bien au-delà de nos confinements et de nos présences et absences terrestres.

A la sortie du confinement, on prendra le temps de vivre ensemble un temps de prière plus élaboré pour porter ensemble tous ceux qui sont partis et tous ceux qui restent et qui sont dans la peine. Ce sera le moment de célébrer ensemble la fête de Pâques, dans l’épaisseur de son Mystère.

Textes bibliques :

– On pourra méditer les récits de résurrection bien sûr !

Matthieu 28, Marc 16, Luc 24, Jean 20, 1-31

– Également le récit du relèvement de Lazare où Jésus dit « Je suis la résurrection et la vie »

Jean 11, 1-45

– En 1 Co 15, 1-28, Saint Paul nous rappelle que si nous ne croyons pas à la résurrection, notre foi est vaine.

Ressources vidéos

Retrouvera-t-on notre famille dans la Vie éternelle ?

→ Une vidéo de KTO, en 2’58 : https://www.ktotv.com/video/00307295/pourquoi-padre-saison-2019-2020-2

L’Église et le deuil

→ Une émission de KTO, 52 minutes : https://www.ktotv.com/video/00292995/leglise-et-le-deuil

Romans jeunesse

  • Ne plus vivre avec lui d’Eva KAVIAN –Editions Mijade -2009
  • Dernier jour avant la pluie de Sophie VERMOT – L’école des Loisirs – 2009

Ressources du SNCC  

« Vie de mère » Les conseils d’une maman humoriste pour oser parler de la mort en famille

Initiales n°225 L’au-delà

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  • Forum ados: Répondre aux questions des ados à l’heure du reconfinement

    Confinement, acte II: La deuxième vague est là, et nous devons faire face à un nouveau confinement, plus allégé que celui du printemps. Cette épidémie et ses conséquences marquent la vie de chacun, dans l’intimité de nos vies quotidiennes. Contrairement au printemps, les adolescents peuvent aller à l’école, ce qui est une bonne nouvelle ! […]

Catéchèse et catéchuménat des adolescents